Denis Sassou Nguesso prône la résolution de la question des infrastructures
mardi 21 juillet 2015
L’Afrique doit résoudre le problème des infrastructures pour permettre aux populations de bénéficier des avantages de la révolution numérique en cours sur le continent, a lancé mardi à Brazzaville, le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Outre la résolution du problème des infrastructures, le continent doit favoriser la formation des compétences, développer la recherche et la créativité, a dit le chef de l’Etat congolais à l’occasion de la 4e édition du forum économique annuel Forbes Afrique qui s’est tenue mardi après-midi à Brazzaville.
La rencontre axée sur le thème : ‘’La révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine’’ s’est déroulée au ministère des Affaires étrangères en présence de nombreuses personnalités politiques et des experts.
Etaient présents le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, le Premier ministre du Gabon, le président de l’Assemblée nationale d’Ethiopie, le président du Ghana, John Dramani Mahama.
Il y avait aussi Aleksander Kwasniewski (ancien président polonais), José Manuel Barroso (ancien président de la Commission européenne),
Mario Monti (ancien président du Conseil italien), Guy Verhofstadt, député européen, Paul Krugman, Prix Nobel d’économie, Shimon Peres, ancien président israélien et Prix Nobel de la paix.
Le numérique est un des défis auxquels est confrontée l’Afrique dans son processus de développement. ‘’Le retard de l’Afrique est considérable, la fracture numérique profonde’’, a relevé Denis Sassou Nguesso.
Il a sollicité l’appui de la communauté internationale dans le développement des infrastructures numériques. ’’La communauté internationale doit donner suite à ses engagements par des actes concrets’’ à l’issue des sommets sur la société de l’information en 2003 et 2005.
Le Congo, a-t-il dit, a l’ambition de développer les TIC dans le cadre d’une cyber-stratégie nationale. Il a cité le développement d’une double dorsale de fibre optique de 1500 km, l’établissement d’une interconnexion entre le Congo et le Gabon, la mise en place d’outils pédagogiques appelés cartables ou liseurs numériques contenant tous les programmes scolaires par niveau d’études.
Pour sa part, le président du Conseil d’administration de Forbes Afrique a souligné la percée du téléphone mobile sur le continent, ce qui a permis le passage à une ‘’société multivocales’’. L’Afrique est le deuxième marché mondial de la téléphonie, a relevé.
Le Forum Forbes Afrique 2015 a invité les ’’pays numériquement dynamiques’’ dont le Sénégal représenté à la rencontre par son Directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARTP), Abdou Karim Sall.
Pour sa 4e édition, le Forum Forbes a voulu se pencher sur le secteur du numérique avec une ambition : ‘’Mettre en lumière les conditions et les solutions publiques et privées qui rendront possible le décollage digital de l’Afrique tout en garantissant une croissance partagée par tous’’.
Pour le président ivoirien, Alassane Ouattara, ‘’le numérique est un facteur de croissance important dans tous les pays qui se sont développés rapidement, ces dernières années. Mais l’Afrique ne fait malheureusement que 3 à 4 % du numérique’’.
‘’Ce qui est important, c’est de voir à quel point le numérique prend de l’importance sur le continent. Il y a pratiquement plus de 700 millions de téléphones mobiles pour un milliard de population’’, a-t-il
souligné.
Il a cité le cas de la Côte-d’Ivoire avec 22 millions de mobiles pour 24 millions d’habitants, soit un taux de pénétration de 92%.
‘’Partout où le numérique part vite, il y a une croissance de 10%. Ceci peut ajouter un point au PIB de croissance économique. Or la croissance, c’est le développement, c’est le bien-être des populations’’, a soutenu Ouattara, soulignant que son pays vise l’émergence en développant aussi le numérique.
Avec 167 millions d’utilisateurs, une moyenne de 70% de la population abonnée aux téléphones mobiles et la contribution au PIB des TIC
estimée à 18 milliards de dollars US, l’Afrique reste un potentiel incontesté dans le numérique, selon le rapport ‘’La révolution mobile et numérique en Afrique : le saut qualitatif pour fournir les biens et services’’ du cabinet Alindaou Consulting international présenté au Forbes Afrique 2015.
Cette étude souligne que le numérique a permis d’innover en Afrique : que ce soit le mobile qui facilite les transactions bancaires et les paiements de factures ou l’Internet qui permet de disposer tel ou tel produit.
Les projections de ce rapport font état d’un taux de pénétration de l’Internet de 5°% en 2025, de 600 millions d’utilisateurs Internet, de 75 milliards de dollars dans le commerce en ligne, de 300 milliards de dollars de contribution de l’Internet au PIB, de 300 milliards de dollars de productivité dans les secteurs clés grâce à l’utilisation du numérique.
Conçu comme une plate-forme d’échanges libres et concrets, le Forum Forbes vise à réunir les décideurs économiques et politiques du monde
entier ayant un intérêt commun pour l’Afrique et son développement économique et social.
(Source : APS, 21 juillet 2015)