Dématérialisation des procédures administratives : L’Adie promeut une administration 2.0
samedi 29 juin 2019
L’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE) a organisé, ce mercredi, un atelier de partage et de mise en commun des expériences de dématérialisation des procédures administratives. La cybercriminalité et le coût élevé de la connexion se signalent comme défis à relever.
L’administration sénégalaise veut se dématérialiser pour simplifier les procédures et améliorer l’offre de service. A cet effet, l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) a réuni les différents acteurs de ce secteur pour échanger sur les mécanismes qu’il faudra mettre en place pour accélérer et rendre plus efficace le processus de dématérialisation des procédures administrative.
L’objectif est de quitter l’administration de commande vers l’administration de développement pour être plus à l’écoute des citoyens afin de livrer une meilleure qualité de service. L’Adie accompagne dans ce sens plusieurs services dans la dématérialisation de leurs procédures administratives comme c’est déjà le cas pour une cinquantaine de procédures telles que la demande d’autorisation de construire, la demande du diplôme de baccalauréat, l’inscription au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration, la demande de non appartenance à la fonction publique, l’évaluation environnementale, ou encore la demande d’ouverture ou d’exploitation d’établissements hôteliers ou touristiques.
Et à ces procédures déjà en ligne sur la plateforme Teledac viennent s’ajouter d’autres en cours de validation concernant notamment le ministère de l’Intérieur à travers la direction de l’autonomisation du fichier (DAF), le ministère de la Justice, le ministère des Sports, le département chargé des Sénégalais de l’extérieur et le ministère en charge des Collectivités territoriales. ‘’Nous avons jugé utile de regrouper tous les champions en matière de dématérialisation de notre administration pour échanger sur le processus et essayer de voir comment nous pouvons mutualiser nos efforts et ressources pour qu’ensemble nous puissions industrialiser les procédures qui sont un enjeu majeur de l’administration. En effet, La dématérialisation est devenue aujourd’hui une impérieuse nécessité pour la mise en œuvre d’un nouveau modèle de l’administration publique orientée vers l’innovation et la modernité. Nous pensons qu’en mutualisant nos efforts nous pouvons faire du Sénégal un hub de digitalisation du service public en matière de dématérialisation de procédures’’, déclare le directeur général de l’Adie, Cheikh Bakhoum.
En outre, pour une dématérialisation effective des procédures administratives, les acteurs du secteur ont souligné la nécessité d’accompagnement et d’investissement supplémentaire pour aborder certains domaines complexes comme l’état civil. En effet, pour ce secteur, c’est surtout l’accès aux moyens de dématérialisation comme l’électricité et la connectivité qui pose souvent problème. Cependant, l’ADIE ambitionne d’enrôler ce secteur dans le processus de digitalisation de l’administration. ‘’L’état civil est un problème complexe qui dépend des collectivités territoriales. Nous avons un projet national pour accompagner toutes les collectivités locales pour pouvoir se mettre en jour parce que nous avons relevé plus de 200 centres qui ne disposaient pas d’électricité et plus de 400 qui n’ont pas accès à la connexion. Aujourd’hui, ce sont des défis que nous devons relever partout dans le pays pour mettre à niveau tous ces centres mais également pour avoir un système d’information au niveau central qui puisse être utilisé par tous ces centres’’, indique Cheikh Bakhoum.
Cyber-sécurité et coût de la connexion, les autres défis à relever
La cybercriminalité et l’accès à bas coût à la connectivité sont entre autres les principaux défis auxquels font face les acteurs de la dématérialisation. Ainsi, pour assurer la cyber-sécurité, l’Etat a mis en place une commission nationale de cryptologie qui définit la politique en la matière. La police aussi y travaille. Et au niveau de l’Adie, la direction de la sécurité des systèmes d’information intervient dans ce sens. Cet ensemble d’outil et de dispositif est mis en place pour sécuriser davantage ce secteur.
En outre, l’autre problème, pointé du doigt par les acteurs et qu’il faut résoudre pour une dématérialisation effective des procédures, c’est le coût de la connexion internet qui reste cher au Sénégal. Et dans certaines zones enclavées du pays l’accès à la connectivité reste un luxe pour les populations. D’où l’importance de renforcer l’offre et le coût du numérique. Sur ce point, les autorités ont prévu de faire des efforts pour atteindre la digitalisation intégrale des procédures administratives. ‘’L’internet reste cher au Sénégal mais le gouvernement est en train de mettre en place des initiatives pour réduire le coût.
On a dans ce sens le projet de connexion de câble sous-marin. En effet, nous avons au Sénégal 172G en termes de bande passante internet pour tout le pays. C’est insuffisant et le coût est cher. C’est pourquoi, l’Etat envisage de mettre sur le marché d’ici 2ans, presque 100 autre G BIT dans notre bande passante international pour renforcer l’offre et amoindrir les coûts pour les Sénégalais’’, renseigne Cheikh Bakhoum. Avant d’ajouter que ce projet a déjà démarré et les bateaux sont sur les côtes sénégalaises pour construire à peu près 92km de fibre optique. Une fois aboutie, ce projet permettra au Sénégal de disposer d’une bande passante au niveau international. L’accès à cette dernière permettra ux fournisseurs d’accès et opérateurs titulaires de licence de réduire le coût de la connexion.
Abba Ba
(Source : Enquête, 29 juin 2029)