Le défi est important, il est la manifestation de l’ambition, de l’envie de se surpasser, de la volonté d’être parmi les meilleurs, d’être le meilleur.
En effet rien de grand ne peut se faire sans défi.
Nous manquons de culture de défi, d’ambition saine et de vision stratégique.
Tous les pays qui ont progressé, ont fait un saut qualitatif, une transformation sociale, mentale et culturelle, en rassemblant leurs populations et en les mobilisant autour de défis difficiles et motivants pour atteindre des objectifs scientifiques, techniques, professionnels et culturels ambitieux et transformateurs.
Le numérique est un de ces défis majeurs, qui ne peut être renvoyé au lendemain, une ambition que ne peut ignorer ou rater aucun pays.
Le Sénégal sera doté d’une stratégie nationale du numérique réactualisée et d’une stratégie nationale d’intelligence artificielle avant-gardiste.
L’accès à Internet sera étendu sur l’ensemble du territoire national jusqu’au plus petit hameau.
L’ensemble de la population sénégalaise sera alphabétisée dans une campagne nationale, populaire et citoyenne d’accès universel aux connaissances et aux savoirs.
Toute la population sénégalaise sera mobilisée pour enseigner ou pour apprendre. Ainsi dans un élan de générosité à nul autre pareil les Sénégalais partageront leurs connaissances avec leurs compatriotes ou tout simplement iront à la conquête des savoirs pour étancher leur soif de connaissances.
Tous les outils d’apprentissage seront utilisés notamment le numérique.
Car un peuple ignorant est un peuple sans avenir.
Les enseignants seront formés à la programmation, à l’utilisation de certaines applications. Ils seront équipés d’ordinateurs portables. Il y aura un dispositif de formation continue, de mise à niveau régulière et de promotion de l’utilisation du numérique dans l’enseignement et la formation.
L’école deviendra le foyer rayonnant de transformation de la société et des mentalités.
L’éducation nationale, la formation professionnelle et technique, l’enseignement supérieur et la formation continue seront complètement réformés.
Le numérique y prendra toute sa place comme outil de gestion, modalité de formation et contenu des enseignements, de tous les enseignements sans exception.
Il faut juste comprendre que le numérique n’est plus seulement une affaire de scientifiques, de techniques et de formation professionnelle. Il est désormais une affaire de tous les enseignements et de toutes les formations, des filières scientifiques, techniques aux filières des sciences sociales et humaines.
Un centre national d’enseignement à distance sera mis en place.
C’est pourquoi pour bâtir le Sénégal 5.0 dont chacun d’entre nous doit rêver, il faudra que chaque citoyenne et chaque citoyen soit doté d’un minimum numérique pour lui permettre d’évoluer en ayant tous les atouts de son côté dans ce nouveau monde où l’être humain collabore avec l’ordinateur, la tablette, le smartphone à travers des intelligences artificielles de plus en plus intelligentes, capables d’initiatives et qui, de plus en plus, deviendront nos assistants incontournables et indispensables.
Coder un langage comme Python ou d’autres langages relèvera des usages et pratiques courants d’une école transformée, d’une population éduquée.
Le Sénégal va devenir une école à ciel ouvert, un atelier sans mur et un laboratoire équipé d’outils virtuels.
Si l’école sera la première bénéficiaire de cette transformation numérique de notre société, beaucoup d’autres secteurs vont tirer profit de ces outils, modalités de travail et de coopération qu’apportera le numérique.
La santé va considérablement s’améliorer avec la télé-consultation, les opérations chirurgicales faites à distance, etc.
Un centre national de télé-médecine sera mis en place.
Il assurera l’accès à des spécialistes et la mutualisation de leurs services sur l’ensemble du territoire national. Il permettra aussi de réduire considérablement les délais de rendez-vous et élèvera le niveau et la qualité des plateaux techniques disponibles sur l’étendue du territoire national.
Les modalités de travail aussi vont changer car chaque travailleur va pouvoir personnaliser ses horaires de travail.
Dans beaucoup de domaines la présence permanente sur le lieu de travail ne sera plus une nécessité et par conséquent cette modalité du présentiel sera abolie.
La ponctualité, le rendement au travail, la qualité du travail et l’efficacité du travail seront mesurés par des outils numériques d’une précision redoutable.
La société sera en mesure de mettre en adéquation le travail fourni avec le salaire à recevoir en retour.
Beaucoup de services fournis par l’État et les collectivités territoriales seront dematerialisés : état civil, toute sorte de paperasseries administratives, les impôts, les contraventions, le cadastre, la gestion de la mobilité urbaine, la gestion de la sécurité des personnes et des biens, la gestion de l’énergie et de l’eau, le ramassage des ordures, etc.
Tous les systèmes d’information comme ceux des impôts, de la douane, du trésor, des domaines, des finances, etc., seront interconnectés pour plus d’efficacité et pour lutter contre les fraudes.
Tous les émoluments payés par les pouvoirs publics, les entreprises nationales et les collectivités territoriales seront publiés instantanément sur une plateforme dédiée à cette effet et rendus publics.
Car chaque citoyen doit savoir où va l’argent public.
Le système bancaire, financier et commercial sera démonétisé en vue de ne laisser subsister que les transactions dé-matérialisées ce qui permettra de recouvrer automatiquement les taxes, de contrôler les flux financiers illicites, de lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics, etc.
Le numérique est l’outil incontournable de la transparence.
Évidemment la réalisation du défi numérique passera aussi par la transformation de notre industrie, de notre agriculture, de notre élevage, de notre pêche, de notre artisanat, de nos services, de nos PME et PMI et des toutes petites entreprises.
Il en résultera une floraison de startups qui contribueront à la création de valeurs, d’emplois et porteront le rayonnement de notre pays sur tous les Continents.
C’est une masse critique d’un nouveau capital humain qui sera ainsi créé pour notre pays, de nouveaux citoyens qui seront formés à la nouvelle citoyenneté numérique et une nouvelle jeunesse créative s’appuyant sur un minimum numérique acquis.
Ils seront alors nombreux les jeunes Sénégalais dont l’aura traversera nos frontières portée par leurs innombrables innovations numériques partagées à travers le monde.
Ce Sénégal nouveau, numérique, bien inséré dans ce monde du futur, en construction sans notre permission, sera le Sénégal de tous les possibles !
Ce nouveau Sénégal 5.0 sera fier et heureux d’être au rendez-vous du donner et du recevoir.
Prof Mary Teuw Niane
(Source : Social Net Link, 28 mai 2023)