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Défense de Sonatel contre la surtaxe sur les appels entrants : Les anciens s’y mettent

jeudi 15 septembre 2011

C’est par une lettre ouverte au Président de la République que, avec force arguments, les retraités de Sonatel réunis au sein de l’Association nationale des agents retraités de Sonatel (Anars) en appellent « à son sens du dialogue » tout en faisant « le serment de combattre sans complaisance aucune, tout acte, d’où qu’il vienne et qui serait de nature à compromettre l’intérêt de Sonatel et du Sénégal ».

Les raisons de leur engagement, ils les fondent d’une part sur « la bonne intelligence qui s’est instaurée entre la Sonatel et sa tutelle nationale » et qui, selon eux, « a toujours permis de sauvegarder les intérêts nationaux au point de faire de cette dernière la première entreprise du pays et le principal si ce n’est le seul acteur d’un « Sénégal qui gagne » au-delà des frontières nationales. » Ils, ce sont les retraités de Sonatel réunis au sein de l’Association nationale des agents retraités de Sonatel(Anars).

C’est par une lettre ouverte parvenue à notre Rédaction qu’ils saisissent le Président de la République, « Obligés » qu’ils sont « en tant que dépositaires de l’histoire des Télécommunications » et suivant « avec inquiétude la vive tension née de la décision de réintroduire d’autorité la surtaxe du trafic international entrant », de « veiller sur un héritage péniblement constitué par des générations entières de travailleurs qui au prix de leur sueur et parfois même au prix de leur vie, dans l’abnégation et pour unique objectif la sauvegarde du bien commun, ont préféré servir leur pays plutôt que se servir. »

D’autre part, analysant l’évolution récente du secteur des télécommunications au Sénégal, les membres de l’Anars dans leur Lettre ouverte, constatent qu’aujourd’hui, « Sonatel est de loin l’entreprise qui contribue le plus aux recettes de l’état avec un montant annuel qui atteindra 200 milliards en 2011 (plus de 13% du budget national), soit presque 4 Milliards par semaine », écrivent-ils, en affirmant que « Sonatel est en vérité l’entreprise sur laquelle pèse le taux d’imposition le plus élevé : 18% de TVA, 5% pour la Rutel et 3% de Codet dont les 95% sont pour le secteur de l’Energie. »

Mais c’est pour rappeler « respectueusement », selon la lettre, « les nombreuses mutations stratégiques que le secteur des Télécommunications Sénégalais a connues » et, ajoutent-ils, « à chaque occasion, la tradition bien établie de concertation entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur a permis de définir une stratégie gagnante. »

Aussi, les membres de l’Anars, anciens travailleurs de Sonatel avec laquelle ils disent n’entretenir aujourd’hui « que des liens affectifs après avoir contribué, même modestement, à son évolution », constatent-ils « après avoir décrypté, avec objectivité et impartialité, les actes posés par l’Etat, en direction de Sonatel ces dix dernières années, le résultat sans équivoque d’un AFFAIBLISSEMENT de Sonatel. »

« Par devoir envers nos cadets qui continuent notre oeuvre, pour ne pas voir nos sacrifices d’hier réduits à néant, par respect pour les clients qui sont l’actif le plus important d’une entreprise », indiquent-ils, les membres de l’ANARS font le serment « de combattre sans complaisance aucune, tout acte, d’où qu’il vienne et qui serait de nature à compromettre l’intérêt de Sonatel et du Sénégal. »

Sur le contrôle

Reconnaissant à l’Etat le droit et même le devoir de faire prendre les dispositions appropriées pour combattre la fraude dont les opérateurs sont les premières victimes et de procéder à tout contrôle qui lui semble pertinent, comprenant que « l’Etat essaie raisonnablement de tirer plus d’avantages, des ressources générées par le secteur des Télécoms », l’Anars estime cependant que « c’est une erreur stratégique que de choisir le court terme, au détriment de l’avenir. »

En instaurant une surtaxe sur les appels entrants, l’Etat, selon l’Anars, « pourrait collecter plus de revenus à court terme au détriment de la compétitivité et donc de l’avenir du secteur. » Et de souligner l’évidence selon laquelle, « une hausse des prix de cette ampleur engendrera les conséquences immédiates comme la baisse du trafic, de même que, dans le même temps, les usagers se tourneront de plus en plus vers des solutions alternatives qui échappent à la surtaxe ; l’explosion de la fraude ainsi qu’une perte pour le Sénégal, de sa position de centre de transit des communications destinées aux pays de la sous-région. »

Ce que les membres de l’Anars disent cependant ne pas comprendre, c’est qu" au vu des sommes colossales que Sonatel verse et continuera de verser à l’Etat que ce dernier décide contre toute logique de s’ériger en commerçant dans un secteur hautement concurrentiel, fixant les tarifs à la place des opérateurs et prenant le risque évident de déstabiliser le secteur et de tarir la source ? »

Sur la surtaxe

Par ailleurs, ne voyant « aucun lien de causalité entre le contrôle des opérateurs et le prélèvement d’une surtaxe au détriment de la compétitivité du secteur et de reverser une part importante de cet argent à un prestataire dont il est impossible de démontrer l’utilité », réclamant que l’ARTP « qui a pour mission de contrôler les opérateurs et perçoit déjà des taxes importantes rende compte de l’utilisation de ces fonds qui continue de susciter beaucoup d’interrogations », rappelant le contrôle mutuel (réconciliation) entre opérateurs, l’Anars estime que si « contre toute logique », l’Etat maintenait sa décision de mettre en place son système contrôle du trafic entrant, « en le superposant sur les outils de lutte contre la fraude dont disposent déjà les opérateurs, ce serait faire injure aux PME sénégalaises du secteur des TIC, que de confier cette activité à une société étrangère payée à prix d’or et qui par ce biais, accède aux données personnelles de tous les usagers ». Une telle décision, selon l’Anars, « serait ANTI-PATRIOTIQUE ».

L’Anars de rappeler en outre que « de plus, cette surtaxe est en porte à faux avec les accords du Règlement International des Télécommunications, et les recommandations pertinentes de la Conférence des Télécommunications de l’Ouest africain, à laquelle pourtant l’Etat du Sénégal était représenté par son Ministère des Télécom, celles de l’UEMOA, de la CEDEAO. »

l’Anars termine sa lettre ouverte en se disant « convaincue qu’une alternative à la surtaxe du trafic entrant est possible » et « prie humblement » le Chef de l’Etat « de bien vouloir inviter à une concertation large, les acteurs du secteur, avec une feuille de route et de laisser le soin, à un Ministre de votre choix d’en assurer la coordination ».

Malick Ndaw

(Source : Sud Quotidien, 15 septembre 2011)

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