Déclaration du Caucus sur le Genre Conférence régionale africaine préparatoire au Sommet mondial sur la société de l’information (Accra, 2-4 février 2005 )
samedi 5 février 2005
Le Caucus de genre du SMSI rappelle combien il est important que le processus de préparation du SMSI s’aligne sur les résultats visés par les Objectifs de Développement du Millénaire, et exhorte des gouvernements et la communauté internationale de reconnaître et de traiter comme une question fondamentale l’intégration de l’égalité de genre et les droits des femmes dans les TIC et la société de l’information et du savoir. Le Caucus de genre souligne l’importance de la Conférence Régionale Africaine Préparatoire pour la seconde phase du SMSI, se félicite que le thème « Accès, clé d’une société de l’information et du savoir inclusive », et recommande que l’ensemble des acteurs africains agissent collectivement pour intégrer les perspectives de genre dans la société de l’information et du savoir, et dans les TIC particulièrement. Pour le Caucus de Genre du SMSI, les TIC regroupent les technologies tant traditionnelles que nouvelles, surtout dans l’ère nouvelle de la convergence.
Voici les recommandations que le Caucus de Genre du SMSI présente à la réunion d’Accra. Nous attirons l’attention sur l’importance primordiale de l’accès : au financement, a l’infrastructure, aux technologies, etc., et nous en appelons à des actions et décisions proactives et engagées pour la promotion de l’égalité de genre, dans les domaines suivants :
1 : Financement de la société de l’information et du savoir
Des ressources adéquates et permanentes sont nécessaires pour atteindre les objectifs du SMSI. Nous recommandons que les budgets, notamment le Fonds de Solidarité Numérique et les programmes novateurs d’investissements et de facilites financières, prennent en compte les questions de genre, sans limiter les femmes au seul micro-crédit ; que des fonds soient spécifiquement alloués au genre et aux TIC ; et que les Banques de Développement, nationales et régionales s’impliquent dans la création de produits et de services investissant dans les TIC.
2 : Indicateurs et repères
Il faut définir des indicateurs de performances permettant d’analyser selon le genre et la diversité culturelle, afin de produire et de collecter des statistiques et indicateurs pertinents sur la société de l’information et du savoir. Le Caucus de Genre recommande que la totalité des indicateurs de TIC et de la société du savoir prennent le genre en considération et que toutes les données soient désagrégées selon le genre.
3 : Les TIC pour le développement socio-économique
La contribution potentielle des TIC au développement socio-économique est immense. Nous recommandons que les impacts, les formations et la promotion des femmes et des hommes, alphabétisés ou non, soient davantage analysés selon le genre, ainsi que “les TIC dans le développement’ et l’entreprenariat, comme voie de promotion des bénéfices du développement durable.
4 : Accès et infrastructure
En Afrique, l’infrastructure est indispensable, tout comme la connectivite téléphonique. Mais cela ne constitue pas une condition suffisante du développement durable. Nous recommandons que l’infrastructure soit mise à disposition dans un rayon d’accès adéquat pour tous et toutes, et qu’elle inclue la téléphonie mobile, la connexion sans fil, la bande passante tout autant que la connexion par câble, dans toutes les zones, rurale comme urbaine. Les outils, les équipements, les logiciels et les contenus doivent être disponibles en langues locales et accessibles a tous.
5 : Industrialisation
La croissance du secteur des TIC, importante pour les économies en développement, doit bénéficier autant aux femmes qu’aux hommes. Le Caucus de Genre du SMSI recommande que les industries des TIC - y compris les industries de recyclage des ordinateurs - puissent se développer, et que davantage de femmes y soient impliquées, comme productrices et travailleuses, tant dans le domaine de l’équipement que des logiciels ou des contenus.
6 : Gouvernance de l’Internet
La société mondiale de l’information et du savoir repose en grande partie sur Internet, qui en représente l’infrastructure de base. Cette ressource mondiale doit être gérée de manière a permettre la pleine participation des africains, hommes et femmes. Nous recommandons que la dimension de genre des impacts et des implications des politiques relatives à la gouvernance de l’Internet soit prise en compte, et que les femmes et les hommes soient également représentés dans les structures et institutions mondiales de gouvernance de l’Internet.