Déclaration de l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication du Sénégal (OPTIC) sur la vente des actions Sonatel de l’État du Sénégal à France Télécom
lundi 20 avril 2009
L’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication
du Sénégal (OPTIC) a eu à s’exprimer à plusieurs reprises sur le sujet relatif à la vente des
actions SONATEL détenues par l’Etat.
Sa position est constante et se décline en deux points :
– L’Etat ne doit pas se désengager totalement de l’opérateur historique SONATEL. En effet, la
stratégie de développement du secteur des TIC du Sénégal reste, à ce jour, encore
fortement liée à SONATEL qui domine largement le secteur des télécommunications.
– S’il arrive que l’Etat vende une part de ses actions (Il en a le droit mais ne devrait
aucunement se désengager totalement), nous pensons que l’intérêt du Sénégal est que ces
actions soient rachetées par des acquéreurs dont le projet privilégie les intérêts du Sénégal.
La véritable question qui découle de cette double position est la suivante : Le schéma où
France Telecom prend le contrôle de plus de 50% du capital du groupe SONATEL, est-il le
meilleur que peut obtenir le Sénégal, en adéquation avec ses intérêts économiques et
sociaux à court, moyen et long terme ?
Pour répondre à cette question, le Sénégal doit d’abord, convenir avec France Telecom de
l’abandon du droit de préemption de ce dernier. Il n’est pas souhaitable qu’un Etat se trouve
lié de manière illimitée dans le temps d’une telle contrainte dans un secteur aussi
stratégique.
Le combat qui est engagé aujourd’hui par différentes organisations devrait d’abord se
concentrer sur ce point bien précis.
Une fois ce droit de préemption abandonné, l’Etat pourra ainsi choisir, en toute légalité et
en toute transparence, le meilleur schéma qui s’offrirait à lui en examinant toutes les offres.
Le secteur privé proposera et défendra son schéma d’achat des actions de l’Etat par un
actionnariat local (Personnel de SONATEL, secteur privé local, institutionnels locaux, etc...).
OPTIC a toujours pensé qu’intégrer l’actionnariat des opérateurs de télécommunication ou
exploiter de nouvelles licences est une des conditions pour faire émerger des champions
nationaux dans le domaine des TIC qui serviraient de vraies locomotives pour l’ensemble du
secteur.
La crise économique actuelle a montré que les états ne privilégient qu’une seule chose : leur
INTERET. Qui pouvait imaginer la nationalisation de banques par certains pays réputés les
plus capitalistes au monde ? Le Sénégal peut donc bel et bien, en invoquant ses intérêts,
prendre toutes mesures légales qu’il juge nécessaires sans porter atteinte à ses partenariats
stratégiques.
Pour être concrets, nous invitons d’ores et déjà, tous les acteurs locaux qui veulent se porter
acquéreurs d’actions SONATEL à se fédérer pour :
– faire une offre d’achat à l’Etat du Sénégal,
– monter un schéma et un argumentaire à destination de l’exécutif et des organes
parlementaires.
Antoine Ngom
Président OPTIC
Dakar le 20 avril 2009