Le chercheur Diomaye Dieng a démontré que les déchets électroniques et électroménagers sont une source de création de richesses et d’emplois. Mais, ils peuvent être à l’origine de nombreuses maladies comme le cancer, les perturbations endocriniennes et les avortements. Tout compte fait, des Sénégalais qui sont dans ce créneau ignorent qu’ils sont exposés à ces conséquences néfastes. Ils se tuent à petit feu. Ce travail de recherche a été validé par un jury pluridisciplinaire lors d’une soutenance publique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
L’Afrique risque d’être la décharge des déchets électroniques et électroménagers. C’est une problématique pour le continent, engagé dans une course pour la réduction de la fracture numérique. L’élimination de nos ordinateurs, congélateurs, frigos, ventilateurs, téléphones portables et tablettes désuets reste une équation. Le chercheur Diomaye Dieng vient de cerner les avantages et les inconvénients de ces déchets dans une thèse au titre aguicheur : « Enjeux écotoxicologiques, socio-économiques et environnementaux des déchets d’équipements électriques et électroniques (Deee) au Sénégal ». Ce travail de recherche, mené sous la direction du Pr Cheikh Diop de l’Institut des sciences de l’environnement de l’Ucad, a reçu l’approbation d’un jury pluridisciplinaire.
Pour le chercheur, il ne faudrait pas tout jeter à la poubelle. Car ces déchets renferment des matériaux à forte valeur ajoutée comme l’indium, le palladium, l’or, le cuivre et l’argent. Il est admis que des milliers de personnes font fortune dans le recyclage de ces déchets ou, du moins, gagnent un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins les plus essentiels. « La récupération du plastique, des métaux, de l’acier, du fer, de l’aluminium, du plomb, des cartes électroniques…, permet la création de richesses », a reconnu Diomaye Dieng.
Le recyclage des équipements électroniques et électroménagers est porteur de richesses et générateur d’emplois. Dans beaucoup de pays où cette filière est organisée, comme en Tunisie, des jeunes travaillent dans de petites unités ouvertes par des personnes soucieuses de protéger la santé des populations et l’environnement. Les déchets, c’est de l’or.
Mais, ils sont aussi nocifs. Ces équipements sont fabriqués avec des matériels et métaux lourds hautement nuisibles pour la santé et l’environnement.
Perturbation du système nerveux
Le candidat fait référence à l’intoxication au plomb dans le quartier de Ngagne Diaw qui avait causé la mort d’une vingtaine d’enfants à Thiaroye. Le plomb, le mercure et le cadmium sont cancérigènes. Ces métaux peuvent affecter le système nerveux, les reins, le foie et le cœur. « L’incinération des plastiques des Deee produit des dioxines et des furanes qui affectent le système immunitaire et perturbent le développement du système nerveux et la fonction de reproduction », avance M. Dieng qui cite Mukerjee.
L’exposition à des doses élevées au plomb entraîne des troubles dans l’organisme. Le sujet exposé peut souffrir de la restriction du champ visuel, des troubles de la sensibilité, l’ataxie (manque de coordination des gestes), l’altération de la parole, les troubles mentaux légers et la perturbation des réactions chimiques... Les personnes ayant une forte teneur en mercure dans le sang présentent également des anomalies chromosomiques. La liste des conséquences néfastes est loin d’être exhaustive.
Plus dramatique, l’étude a révélé également que beaucoup de recycleurs méconnaissent les risques auxquels ils sont exposés. Sur un échantillon de 274 utilisateurs professionnels interrogés, 67,3% ignorent les impacts tandis que cette proportion est de 87 % pour 43 recycleurs interrogés.
L’enquête ciblée sur un échantillon de 1.504 ménages sur les 1.296.200 que comptait le Sénégal (Ansd, 2006), indique que beaucoup de familles ne sont pas informées des dangers des déchets électroniques. « Plus de la moitié des ménages (59,4 %) ne connait pas les conséquences négatives des Deee sur l’environnement. Nous en voulons juste pour preuve les résultats de l’enquête effectuée au niveau des ménages à Dakar où 62,9 % des enquêtés ignorent les dangers des Deee sur l’environnement »
Une activité en pleine expansion
Au regard de ces données, la gestion de ces déchets pose des défis en termes de sensibilisation et de conscientisation. Le chercheur recommande l’organisation de la filière et la réactualisation des textes régissant le recyclage de ces équipements. D’autant plus que la récupération de ces déchets gagne du terrain sous fond d’ignorance des méfaits. « Dans le cadre de la recherche de matières premières, les ferrailleurs collectent du matériel électrique et électronique qu’ils démantèlent afin de procéder à la vente des composants surtout métalliques.
Les avantages de la récupération et du recyclage sont multiples. Toutefois, si ces opérations ne sont pas soigneusement effectuées, la population et l’environnement s’exposent à des effets nuisibles », mentionne Diomaye Dieng. Aujourd’hui, la bonne organisation des activités de valorisation aiderait les acteurs à gagner mieux leur vie sans hypothéquer leur santé.
Idrissa Sané
(Source : Le Soleil, 23 janvier 2017)
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