Décès de Rose Dieng, première femme polytechnicienne en Afrique
jeudi 3 juillet 2008
La première femme polytechnicienne en Afrique, Rose Dieng, directrice de recherche à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) est décédée le 30 juin à Nice (sud de la France), a appris l’APS, jeudi de source informée.
Sénégalaise, âgée de 52 ans, Rose Dieng a été lauréate 2005 du prix Irène Joliot Curie décerné par le ministère français de la recherche et la Fondation EADS à la ‘’scientifique de l’année’’.
Lycéenne à Dakar à Van Vollenhoven devenue lycée Lamine Guèye, elle collectionnait déjà les prix d’excellence. Elle a décroché le 1-er prix au Concours général en mathématiques, français et latin et le 2ème prix en grec, décroche la mention ‘’Très bien avec félicitations du jury’’ en 1972 au Baccalauréat.
Ensuite c’est à Paris qu’elle poursuit son aventure à Maths supérieure au Lycée Fénelon de Paris, puis, à 20 ans, elle intègre l’Ecole polytechnique où elle est la première représentante du continent africain.
Mais c’est à l’école nationale supérieure des Télécommunications de Paris qu’elle ‘’va réellement s’épanouir et pouvoir réaliser ses projets scientifiques’’.
Dans un numéro paru en décembre 2006 de l’édition ‘’Les cahiers de l’alternance’’ qui porte sur les ‘’Femmes au Sénégal’’ elle est décrite comme une femme qui a dû ‘’surmonter les épreuves, franchir les étapes avant de faire partie des émigrés africains qui ont réalisé une brillante carrière professionnelle’’.
Le ministre français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a exprimé, dans un communiqué, sa ’’profonde tristesse’’ en apprenant le décès de Rose Dieng-Kuntz.
Elle a salué ‘’la femme de sciences exceptionnelle dont le parcours a été exemplaire’’ , cette brillante élève, première femme africaine à intégrer l’Ecole polytechnique, avant de devenir en 1985 ‘’un chercheur incontournable de l’INRIA’’.
‘’Rose Dieng-Kuntz travaillait à l’émergence d’un web de connaissances partagées, elle travaillait pour nous tous avec l’audace et la conscience de la scientifique exceptionnelle qu’elle était’’, souligne Mme Pécresse.
La France et la science viennent de perdre un esprit visionnaire et un talent immense, ajoute le ministre.
En 1995, avec l’explosion du web, sa mission était de mettre en forme des méthodes et des outils de logiciels qui permettront à des entreprises de partager leurs connaissances ; en quelque sorte de mettre en place une mémoire commune.
(Source : APS, 3 juillet 2008)