Daouda Diouf, directeur de Sonatel Academy : « Nous visons un taux d’insertion de 70% dans le tissu numérique »
mardi 21 novembre 2017
Le directeur de Sonatel Academy, Daouda Diouf, explique le processus de sélection des 50 étudiants de la première promotion. Il revient aussi sur le programme de formation et les dispositions mises en place pour accompagner les pensionnaires jusqu’à leur insertion professionnelle.
La Sonatel vient de lancer la première école de codage gratuite au Sénégal. Quel est l’objectif visé à travers cette initiative ?
Cette école vient compléter le dispositif Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse) qu’on déploie déjà dans un domaine jusqu’ici inexploité de la formation professionnelle dans les métiers du numérique. Le directeur général, dans sa vision, a mis en place cette école avec l’aide du groupe Orange via un partenaire technique : Simplo.co. Ce dernier nous accompagne pour jouer ce rôle majeur que nous avons toujours dans l’écosystème numérique au Sénégal. C’est cela, en gros, la position qui a donné naissance à cette école de codage gratuite.
Quel est le programme de formation proposé aux apprenants ?
Nous avons un programme très riche qui s’articule autour du développement web avec des débouchés en développement d’applications sur mobile, développement de logiciels, chefs de projets… C’est une formation de 840 heures avec, à la clé, un stage de 140 heures en entreprise qui est prévu avant que l’apprenant n’obtienne son diplôme. La formation s’étend sur 6 mois. Au milieu, il y a une immersion que l’apprenant fera dans une entreprise de la place pour connaitre le milieu professionnel.
Quels étaient les critères établis pour la sélection des candidats à la formation ?
Dans ce qu’on appelle le « sourcing » des apprenants, les premiers critères mis en place sont notamment l’âge et le diplôme. L’âge peut tourner autour de 35 ans maximum. Pour le diplôme, le minimum, c’est le baccalauréat. Un élève peut avoir le bac en 2017 et prétendre intégrer Sonatel Academy. Parmi les critères également, il y a la motivation qui a été un critère prépondérant, puisque nous pensons que nous pouvons former un plombier au codage. Ce qui fait que la motivation est le critère prépondérant. En plus de la motivation, nous avons mis en place d’autres critères pour donner la priorité à toutes les couches de la société de pouvoir postuler à cette formation. On tourne autour de 30 % de femmes sur les 50 apprenants.
Pour les formateurs, quels étaient les critères de sélection ?
Pour les formateurs, les critères étaient plus serrés. On a joué sur leur expérience, des gens qui sont aguerris en développement, des Sénégalais qui enseignent dans la plupart des écoles de la place. Ce sont donc les critères de compétence, de performance et d’expérience dans le domaine du développement que nous avons mis en avant pour choisir cette crème. Ils sont les meilleurs de la place.
Est-ce qu’après la formation la Sonatel va accompagner les diplômés jusqu’à leur insertion professionnelle
?
La différence de cette école avec les autres, c’est cet accompagnement à la sortie. D’ailleurs, l’accompagnement ne commence pas à la sortie. Dès le départ, il y a une stratégie mise en place avec des partenariats, des entreprises de la place dans différents domaines (numérique, agriculture), pour que les étudiants travaillent sur des projets concrets. Nous visons un taux d’insertion de 70 % dans le tissu numérique. Ceux qui restent peuvent être des porteurs de projets. Sonatel Academy a vocation, à moyen terme, d’être un incubateur.
Mais, est-ce que les porteurs de projets vont aussi bénéficier d’un accompagnement de la part de la Sonatel ?
En réalité, on va les orienter vers le Ctic qui est un centre d’incubateur qui a beaucoup d’expériences. Ils y seront incubés, sachant que nous-mêmes nous avons une vocation d’incubation à court et à moyen terme. Cet accompagnement sera fait.
Propos recueillis par A. Ng. Ndiaye
(Source : Le Soleil, 21 novembre 2017)