Dans sa thèse soutenue en Suisse : Alassane Diop donne des pistes pour réduire la fracture numérique
mercredi 29 septembre 2004
Alassane Diop, un ancien étudiant de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis vient de soutenir, avec la mention « Très Bien », une thèse à l’université de Genève en Suisse. Le thème de sa thèse a porté sur : « Étude et réalisation d’un laboratoire réel distant de télématique et réseaux pour l’enseignement en ligne ».
Ce laboratoire combine « le réel et le virtuel ». Les personnalités du monde scientifique, qui ont assisté à la soutenance, se disent convaincues que le travail de M. Diop est un moyen efficace pour réduire le fossé numérique.
« Le concept permet d’exploiter les ressources du laboratoire »
En effet, le concept d’expérimentation à distance permet aux étudiants d’exploiter des ressources du laboratoire de manière flexible, sans se rendre au laboratoire. L’accès peut se faire à partir d’une salle d’ordinateurs du campus ou depuis le domicile. Le fait de pouvoir confronter ses idées avec une expérience de laboratoire durant une phase d’apprentissage, sans attendre une séance de Travaux Pratiques ou sans se déplacer au laboratoire, constitue un avantage pédagogique et logistique important.
D’un point de vue pédagogique, cette solution permet un suivi à distance des étudiants par des tuteurs avec des moyens de communication synchrones ou asynchrones selon la priorité de la demande. Ces moyens de communication peuvent être le courrier électronique, le forum ou le « chat ». Ils sont actuellement utilisables partout et constituent des outils incontournables pour la mise en place de plates-formes d’apprentissage à distance (e-learning) et de manière particulière pour un télé-laboratoire. Le système fonctionne déjà sans saturation ni attaque avec 1.000 étudiants.
Les membres du jury considèrent que M. Diop a « défendu une thèse dans un domaine difficile qui fait appel à une multidisciplinarité ». Mais, pour eux, « Alassane Diop a réussi à faire le pont ». Son travail de recherche a un certain intérêt pour l’économie mondiale. « Autant c’est bénéfique pour les pays en développement, autant il l’est pour les pays développés. Car la découverte d’Alassane Diop permet de réduire le volume des investissements en matière d’équipement, sans altérer la qualité de l’enseignement », explique-t-on encore.
Partager des expériences entre institutions
La solution permet également, selon Alassane Diop, d’éviter le déplacement de matériels lourds et encombrants dans une salle de cours pour réaliser des démonstrations. Elle permet aussi de partager des manipulations entre plusieurs institutions académiques. Plusieurs initiatives ont d’ailleurs été prises dans ce sens, tant au niveau suisse, qu’européen et même mondial.
Cette solution peut permettre également de faire profiter les pays émergents de ressources coûteuses auxquelles ils n’auraient autrement pas accès. Finalement, dans le contexte d’un enseignement complètement suivi à distance, il est possible, grâce à l’approche proposée, d’accéder à une formation pratique en laboratoire.
EL HADJI GORGUI NDOYE
(Source : Le Soleil, 29 septembre 2004)