Dans une salle feutrée les yeux rivés sur l’écran, la famille Diop regarde un match de football sur une chaine française. Pourtant, dans le salon où se trouve le téléviseur, aucun décodeur ne s’y trouve. Pas l’ombre d’une antenne parabolique n’on plus sur le toit de la maison. Le branchement dont cette famille bénéficie est issu d’un réseau clandestin de distribution de chaines étrangère. Un deal presque florissant dans la banlieue dakaroise. Un échange de propos avec le chef de famille Mr Diop, nous renseigne sur les modalités de payement. « Moi je paye 3000 francs Cfa le mois .Mais pour le branchement j’ai donné 10000 francs Cfa » ajoute-t-il.
Poursuivant toujours la discussion notre interlocuteur comme s’il voulait se dédouaner de son branchement clandestin argumente en disant, « les temps sont dures il est très difficile de payer la note que fixe la société Canal pour accéder a ses services. » A quelques encablures de la maison de la famille Diop, se trouve une villa où sur le toit l’on aperçoit plusieurs fils branchés çà et là à des antennes paraboliques. C’est la demeure d’Abdoulaye Ciss, un monsieur d’une quarantaine d’année et spécialisé dans le branchement clandestin des chaines étrangères. L’homme grand de taille à le sourire aux lèvres et discutent avec deux autres messieurs qui sont eux aussi des abonnés. « tu sais si nous faisons ces branchements c’est parce que l’activité nous permet de subvenir a nos besoins mais nous savons bien que c’est risque pour nous » notre interlocuteur de poursuivre « on est prêt a braver le risque mois je demande a mes clients de donner 10000 francs pour que j’achète le matos nécessaire pour avoir les premières images c’est ce qu’on considère comme l’abonnement a la fin du mois je fais le tours des maisons pour récupérer le paiement mensuel fixé à 3000 francs CFA ». Sur le nombre de ses clients notre ami reste pantois « en tout cas j’en ai une bonne cinquantaine » il balaie vite en touche quant son voisin lui dit tu gagnes beaucoup d’argent « non non je partage une bonne partie de la fortune avec des gens qui travaillent avec moi, j’ai une équipe avec moi et des pères de familles qui vivent grâce à cette affaire. »
Pour lutter contre cette pratique, la police à plusieurs fois procédée à des descentes musclées dans ces quartiers de Dakar. Les fautifs font le plus souvent la prison, mais plusieurs d’entres eux ressortent vite des geôles à coup de cautions versées.
(Source : Leral, 6 août 2011)