Daaras numériques : de cyber-talibés se préparent à la vie active
samedi 21 mai 2005
Pour insérer les talibés et les enfants en difficultés dans la vie active et économique, le projet daaras numériques s’investit dans la formation de 25 000 personnes par an dans les technologies de l’information et de la communication (Tic).
En laissant en rade depuis très longtemps les non alphabétisés en langue française, le système éducatif a traîné un déficit éducationnel et économique immense. Dès lors, la prise en charge de toutes les catégories de jeunes dans le cadre de la formation s’avère aujourd’hui incontournable. Le projet Daaras numériques initié par l’Institut islamique pour la science, l’éducation et la culture (Isesc), l’Institut supérieur d’entrepreneurship et de gestion (Iseg) et le Centre d’études supérieures du multimédia et l’Internet (Cesmi) s’inscrit dans cette dynamique. Il s’investit dans la formation des talibés et des enfants en difficultés dans les technologies de l’information et de la communication (Tic). En présentant, hier, à l’Ucad, le projet, le directeur de l’Iseg, Mamadou Diop, a souligné que l’objectif de Daaras numériques est de donner aux talibés et aux enfants en difficultés des compétences devant leur permettre d’exploiter les opportunités d’insertion dans la vie active liée au Tic.
L’autre objectif majeur de cette initiative est d’aboutir à des projets locaux susceptibles de créer de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Pour en arriver là, Daaras numériques envisage à court et moyen terme, la création de cent (100) centres répartis dans les régions du Sénégal. Et au niveau de chaque centre, 250 talibés et enfants en difficultés seront formés dans les métiers émergents de l’informatique du multimédia et de l’Internet par an pour un total de vingt cinq mille (25 000). Ce qui permettra, selon M. Diop, la création de 311 emplois permanents. La formation se fera en arabe et en langues nationales. Et il est prévu cinq niveaux de formation parmi lesquels, l’initiation en informatique, (4 mois), opérateur Internet (6 mois), maintenance (2 ans), web développement (2 ans) et entrepreneuriat (1 an). Selon M. Diop, tout cela coûtera 42 000 F par bénéficiaire d’où un montant total de plus de 3 milliards.
Venus présider la cérémonie de lancement du projet, le ministre du Plan et du développement durable et le président de l’Isec, El Hadj Moustapha Wade, ont tous les deux montré que « les nouvelles technologies de l’information et de la communication doivent être un moyen pour conserver les valeurs traditionnelles de notre civilisation, ainsi que les documents utilisés dans les daaras ». Déjà le projet a mis sur pied un logiciel permettant aux enseignants des daaras d’enseigner l’arabe, le Coran et autres matières prodiguées dans leurs établissements. En guise de conseil, le ministre du Plan, Mamadou Sidibé, a indiqué aux promoteurs du projet de mettre aussi l’accent sur les questions de l’environnement qui constitue un volet important du développement durable.
Faydy Drame
(Source : Wal Fadjri, 21 mai 2005)