Il est inconcevable alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur l’affaire Akilee que le Sénégal signe une convention dans laquelle le représentant de la partie sénégalaise sert de rampe de lancement au projet de cybercolonie française.
Nous sommes au courant que l’École Nationale de Cybersecurité ENC créé par décret 2018-683 est une demande de la France pour couvrir les activités son « Centre international de formation en cybersécurité pour l’Afrique », et ce, largement à nos frais et au sein de l’ÉNA (École Nationale d’Administration) .
L’ÉNA sert de couverture et d’hébergement à une centrale d’intelligence numérique française avec un paravent aux couleurs locales sous forme d’École nationale de cybersécurité, commode non ?
L’ENC est une coquille vide avec toutes les charges matérielles , financières y compris juridique pour camoufler les activités de cette « école » française comme au bon vieux temps des « coopérants techniques » qui plus est dans le cœur de notre ENA, où les futurs formés de l’administration sont obligés de faire place nette à un Bwana au menton insolent sur une terre conquise.
Dans cette convention, le représentant du président sénégalais dont dépend l’ENC est comme un faire-valoir. Tout semble contrôlé et piloté par la partie française qui dépendrait de l’ambassade française à Dakar.
On va obliger au Sénégal de livrer donner toutes les données de l’armée et de la police ainsi que les informations concernant tous les Sénégalais, des informations hautement sensibles à des inconnus incontrôlables ? On va confier la surveillance de nos actifs informationnels à des intervenants étrangers sans impliquer la haute autorité de notre armée, de notre police et notre gendarmerie ? C’est quoi cette plaisanterie ?
Nous invitons Macky Sall comme il l’a fait avec Akilee, de rappeler son conseiller, « Yesman » et de revoir cette convention rééquilibrer cette « coopération » ou de l’annuler tout simplement. Il est important de favoriser l’émergence des acteurs locaux dans le domaine des TI et en encourageant l’innovation dans ce domaine.
Pourquoi ne pas lancer un appel d’offres sur la base du partenariat public privé local ?
Il n’est pas question qu’on nous mette devant le fait accompli avec une convention qui est sur le point d’être finalisée par des intrigants faibles et qui offrira à un pays étranger la possibilité d’un cybercontrole sur toute l’Afrique francophone pendant que le représentant local est comme un décor dans cet environnement hautement sensible.
Que rien ne soit fait sans les députés, l’armée, la police et nos experts en TI.
Karl Pape
(Source : Facebook, 10 juin 2020)