Cybersécurité : Africtivistes va former 500 acteurs du web en Afrique de l’Ouest
mardi 9 janvier 2018
La révolution digitale en cours en Afrique s’accompagne d’enjeu de sécurité. Sur le continent, et dans certains pays particulièrement, la cybersurveillance, la piraterie et autres intrusion constituent une menace permanente pour journalistes et acteurs de la société civile engagés. A travers son programme « Afrique Médias Cybersécurité », Africtivistes forme et outille ces acteurs engagés pour un accès plus sûr à Internet. Du 22 au 26 janvier 2018, Africtivistes posent ses valises à Ouagadougou au Burkina Faso pour le compte du deuxième tour de ce programme. En effet, dix pays ouest-africains (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal Togo) ont été identifiés pour bénéficier de ce programme. Depuis juillet 2017, Africtivistes a sillonné Conakry, Nouakchott, Dakar, Banjul et Niamey pour la première phase. La seconde phase concerne le Mali, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. C’est donc le pays des hommes intègres qui ouvre le second round de la formation ce mois de janvier.
Des acteurs ciblés
Au terme d’Afrique Médias Cybersécurité, Africtivistes espère doter environ 500 acteurs du web ; journalistes et web activistes des différents pays retenus, d’outils leur permettant de réduire les risques d’insécurité liés à leurs activités sur Internet. Ils sont pour la plupart des journalistes et web activistes critiques vis-à-vis des pouvoirs publics de leurs pays ; mais aussi des lanceurs d’alerte souvent remontés contre les inconduites dans leurs communautés. Ils se servent d’Internet et d’autres outils numériques et digitaux pour mener leurs campagnes, sensibiliser ou dénoncer. C’est ainsi qu’ils font généralement l’objet d’attaques, de cyber surveillance, de phishing ou d’écoute téléphonique. A raison de 50 par pays, les bénéficiaires de ce programme sont appelés à maîtriser des outils pratiques pour se protéger sur le web. « L’enjeu de cette formation : c’est tout d’abord d’apporter une réponse aux violations répétées dans bons nombres de nos pays par rapport à l’accès à internet », a précisé Cheikh Fall, coordonnateur d’Africtivistes.
Adaptés les solutions aux menaces selon les contextes
Ce que propose Africtivistes, ce n’est pas une solution standard contre les menaces du web. Il s’agit d’identifier, dans chaque pays ou dans chaque contexte, les menaces qui existent ; de proposer des méthodes de prévention et de protection, le tout appuyé par des outils pratiques. Les bénéficiaires du programme reçoivent « des applications et logiciels à travers une boite à outil pour la mise en œuvre des connaissances qui leur sont partagées ». Aussi, Africtivistes travaille à la mise en place d’un réseau africain d’entraide. Dans plusieurs pays, le blocage des réseaux sociaux, les coupures d’Internet, les fermetures des médias etc… sont les difficultés rencontrées par des acteurs du web. Et sur le continent, les acteurs engagés sont particulièrement exposés aux menaces liés à l’usage du web et des applications numériques. Pour eux, Afrique Médias Cybersécurité est un appui pour « pallier les risques d’infiltration et de piratage, contourner la censure sur Internet, ainsi que les technologies de surveillance », précisent les responsables du programme.
Souleyman Tobias
(Source : CIO Mag, 9 janvier 2018)