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Cybercriminalité plus sophistiquée, flics plus déterminés, Nigeria en point de mire

mercredi 9 septembre 2020

La police nigériane et Interpol ont mis fin aux activités d’un important réseau de cybercriminels après une gigantesque escroquerie ayant visé une entreprise allemande portant sur la somme de 14,7 millions d’euros ( 9,2 milliards FCFA). Il s’agit d’une arrestation de plus pour les forces de police et leurs partenaires internationaux qui resserre de plus en plus l’étau autour des cybercriminels, aux méthodes chaque jours plus sophistiquées.

Pour l’unité de lutte contre la cybercriminalité de la police nationale basée à Abuja la prise est aussi importante que la somme en jeu et le statut de la victime, notamment l’état de Rhénanie Nord-Westphalie (en république fédérale d’Allemagne).

Modus operandi des fraudeurs : le réseau qui dispose de complices à Amsterdam a procédé au clonage du site web de la société ILBN Holdings BV basé aux Pays-Bas et spécialisée dans la vente de matériel médical.

A partir du site cloné, il était facile de piéger, Freiherr Fredrick Von Hahn, un représentant de l’État allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie qui a passé une commande d’équipements de protection individuelle (EPI) contre le Covid-19 portant sur un montant total de 14 millions d’euros, rapporte le magazine en ligne nigérian Real News Magazine dans un article publié le 06 septembre 2020.

S’apercevant de la supercherie, les autorités allemandes ont activé le traité d’entraide judiciaire à travers une saisine du ministère nigérian de la Justice. Le travail d’Interpol et de l’unité anti-cybercriminalité de la police nigériane sur les transactions bancaires signalées par le gouvernement allemand a abouti à l’arrestation de Babatunde Adesanya (50 ans et diplômé de l’Université de Lagos) et Akinpelu Hassan Abass (directeur général d’une entreprise locale), deux membres nigérians de ce réseau transnational de cybercriminels, selon la police nigériane.

Des enquêtes discrètes menées par INTERPOL Nigeria ont révélé que les suspects et leurs complices basés aux Pays-Bas, dont un certain Eduardus Boomstra et Geradius Maulder, sont spécialisés dans l’usurpation d’identité, le cyberharcèlement, le clonage de sites web d’entreprise, entre autres cybercrimes, a déclaré à la presse, le 06 septembre 2020, le porte-parole de la police fédérale nigériane, Frank Mba cité par le site Premium times.

Ce dernier a aussi révélé que M. Adesanya et Akinpelu Hassan qui se sont fait passer pour des représentants de ILBN Holdings BV avaient obtenu frauduleusement de M. Hahn 1,5 million d’euros et 880.000 euros supplémentaires en paiement anticipé pour la fourniture de la commande.

Une enquête plus approfondie menée par le bureau d’Interpol au Nigeria a aussi révélé que M. Adesanya avait reçu 498.000 euros d’Eduardus Boomstra et Geradiu Maulder par l’intermédiaire de son compte à la Citibank de Londres et les avait transférés sur un compte domicilié dans une succursale de Lagos d’une grande banque commerciale du Nigeria appartenant à Musterpoint Investment Nig. Ltd (l’entreprise que dirige son compère Akinpelu Hassan).

Une criminalité de plus en plus sophistiquée

Des mails grotesques proposant des sommes d’argent ou des lots mirobolants à un petit gibier cupide, au petit chantage contre des victimes qui se font avoir sur des affaires sulfureuses, les cybercriminels sont progressivement passé à l’usurpation d’identité et à des affaires plus juteuses – mais plus risquée : le piratage de comptes bancaires, le clonage de site web de grandes entreprises, etc.

Ce qu’on a appelé au début de l’Internet les « 419 business » ou « 419 scam » en référence à un article de loi nigérian, la cybercriminalité ouest africaine s’est diversifiée et complexifiée avec le temps.

« Les cybermalfaiteurs acquièrent une plus grande aisance, adoptent les nouvelles technologies à la vitesse de l’éclair, adaptent leurs attaques en recourant à de nouvelles méthodes et coopèrent entre eux par des moyens inédits de notre point de vue », lit-on sur le site web d’Interpol.

Depuis la fin des années depuis la fin des années 2000, les nouveaux criminels du web comptent de plus en plus parmi eux des diplômés et des informaticiens doués, « les yahoo boys », qui s’organisent de plus en plus en réseau international et s’attaque à de grandes entités comme les banques et les institutions étatiques.

La cybercriminalité, selon les experts, a beaucoup augmenté dans la sous-région ouest africaine et plus particulièrement au Nigeria, avec la généralisation du mobile et d’Internet. Au Nigeria où le salaire moyen équivaut à 43.000 FCFA, cette criminalité attire aussi de plus en plus des jeunes diplômés, issus parfois de la classe moyenne. Ce sont eux quoi constituent le gros du contingent des « Yahoo boys ».

Le caractère sophistiqué et transnationale de ces réseaux a pu être constaté avec l’arrestation de Raymond Abass aussi appelé Raymond Igboloda, mieux connu sous le sobriquet de HushPuppi, un adepte du réseau social Instagram où il faisait étalage de sa richesse. C’est cet étalage qui le perdra.

De nationalité nigériane, Hush Puppi et plusieurs de ses acolytes ont été arrêtés le 10 juin à Dubaï à l’issue d’une enquête menée par le bureau local d’Interpol et La police fédéral américaine (FBI). Le présumé « scammer » serait impliqué dans plusieurs dossiers criminels dont un portant sur un blanchiment d’argent portant sur la somme de 100 millions de dollars.

HushPuppi est aussi dans le collimateur de l’agence Nigériane de répression des crimes financiers t économiques (EFCC, sigle en anglais) qui le cite dans une affaire de fraude portant sur la somme de 35 millions de dollars.

Quels moyens de lutte ?

En vue de lutter contre ce fléau, le gouvernement fédéral du Nigeria s’est doté en mai 2015 d’une loi sur la cybercriminalité. Un texte qui en plus de son coté répressif, prévoit aussi des possibilités de prévention.

Le vote de cette loi fait suite à plusieurs mois de débats autour de l’ampleur de ce type de criminalité. Déjà en 2014, un comité consultatif sur la cybercriminalité a été mis en place.

Dans cette guerre contre les criminels du web, la coopération internationale semble très précieuse et efficace. Entre mai et septembre 2019, 281 cybercriminels dont une forte majorité (167) résidant au Nigeria, ont été arrêtés après une enquête menée par la police nigériane et le FBI.

Ce coup de filet qui a été étendu au Kenya et au Ghana a aussi permis de saisir la somme de 3,7 millions de dollars. Toutefois, d’après l’association nigériane des experts en cybersécurité (CSEAN, sigle en anglais) le fléau fait perdre à l’état fédéral quelques 350 millions de dollars chaque année.

(Source : Ouestaf, 9 septembre 2020)

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