Cybercriminalité : l’Afrique reste une place forte
jeudi 10 mars 2016
« 80% des ordinateurs personnels seraient infectés en Afrique par des logiciels malveillants voir par des virus » affirme Thierry Breton, Président-directeur général du groupe Atos qui faisait une présentation à Dakar lors du « It Forum » en février 2016.
La cybercriminalité est un fléau en Afrique. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire font les frais de cette pratique. L’Afrique de l’ouest est une zone qui connait une croissance considérable dans le domaine des paiements électroniques, stimulée notamment par des niveaux élevés de pénétration des services mobiles et l’adoption de nouveaux modes de paiements. « Rien qu’en 2013 la cybercriminalité a coûté en chiffre officiel 26 milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire, 15 milliards de francs CFA au Sénégal » dit l’expert Thierry Breton.
Récemment en Côte d’Ivoire, la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) faisait le bilan de son activité sur l’année 2015 : quelque 205 cybercriminels ont été interpellés dont 16 femmes (8%) et 189 hommes (92%). Les cybercriminels, à en croire la PLCC, se recrutent dans la tranche d’âge de 18 à 27 ans qui constitue 62% des interpellés de l’année 2015. Le mode opératoire le plus utilisé par ces individus est « l’arnaque aux faux sentiments », qui débouche le plus souvent sur le chantage à la vidéo avec pour objectif principal le profit. Pris dans l’engrenage, la victime sera conduite à la ruine, la dépression et au pire des cas la mort. Outre l’arnaque aux sentiments, les cybercriminels développent des virus espions qu’ils envoient par mail ou qu’ils publient sur les réseaux sociaux sous forme de liens. Il suffit d’un clic pour être pris au piège.
Le nombre de cyber-attaques recensés a progressé de 38% en 2015 dans le monde. Prudence.
A l’occasion du salon Africa Telecom People 2016 qui se tiendra les 6 et 7 octobre à Abidjan, des experts en cyber-sécurité animeront des ateliers sur la manière de se protéger contre ces attaques et comment se comporter quand on a à faire à un virus espion ou un cybercriminel.
(Source : ICT4Africa, 10 mars 2016)