Cybercriminalité dans le secteur bancaire : La Bceao rassure la clientèle
vendredi 5 avril 2019
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) se sont mobilisées pour traquer les auteurs des attaques dans les banques jusque dans leurs derniers retranchements, a tenu à rassurer Ahmadou Al Aminou Lô, Directeur national de la Bceao.
La cybercriminalité dans le secteur bancaire a été avant-hier, au centre des discussions entre la Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et l’Association des professionnels de banques et établissements financiers du Sénégal (Apbefs). En effet, ces responsables du système bancaire national avaient convié le directeur de la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) pour échanger avec lui sur ce fléau et les mesures énergiques qui ont été prises pour y faire face.
Ahmadou Al Aminou Lô, Directeur national de la Bceao, a expliqué : « Les banques sont particulièrement conscientes des efforts à faire pour continuer à gérer ce risque qui est un risque mondial. Aucune entité ne peut y être soustraite. Ce qui est demandé c’est d’avoir la capacité à y résister. Nous avons déjà ce qu’il faut, parce qu’aucune banque ne peut être agréée si elle n’a pas ses mécanismes et la commission bancaire qui est chargée de faire le contrôle avec la Banque centrale à chaque mission s’assure que les mécanismes sont en place. Nous rassurons la clientèle, parce que la rapidité avec laquelle ces attaques sont découvertes et la rapidité avec laquelle les criminels concernés sont arrêtés, montrent que le système est efficace, évidemment, ce système mérite de continuer à être éprouvé ».
Confortant les propos du Directeur national, le président de l’Apbefs a ajouté que les techniciens en charge de la sécurité dans les banques coopèrent avec la police pour arrêter les réseaux. « Les banques ont des passerelles avec la police sénégalaise spécialisée dans le domaine de la cybercriminalité pour prévenir les attaques. Ce qui est demandé aux banques par la Banque centrale c’est d’avoir un système de mise à niveau permanent qui fait l’objet d’une supervision permanente. De la même manière la police est outillée pour faire face à la cybercriminalité », a soutenu Mamadou Bocar Sy, par ailleurs Directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs).
Ces dernières semaines, la presse nationale a fait état de quelques cas d’attaques dans certaines banques de la place, qui ont été passés en revue par la Direction national de la Bceao et l’Apbefs lors de leur réunion trimestrielle du mercredi dernier.
Outre cette question, les banquiers ont évalué la situation du système bancaire.
Sur ce point, M. Lô a relevé une « situation satisfaisante ». Selon lui, « l’activité continue de progresser. Le total bilan des banques est aujourd’hui, à 7 250 milliards de francs Cfa à fin décembre 2018, comparé à début janvier 2018, soit une hausse d’environ 9,6% de l’activité.
Les crédits sont évalués à 4 447 milliards de francs Cfa à fin décembre 2018, soit une hausse de 479 milliards au cours de l’année 2018 ».
Progression du Bic
Le dispositif de soutien au financement des Petites et moyennes entreprises et Petites et moyennes industries (Pme/Pmi) a été également au menu. Si l’on en croit le Dn, ce dispositif va bientôt passer à une phase active. En ce sens, informe-t-il, « un arrêté sera certainement pris après la mise en place du gouvernement, par le ministre en charge des Pme et celui des Finances pour rendre publique la qualification des services qui seront rendus par les structures d’appui et d’encadrement (Sae) qui devront accompagner les Pme pour rendre ses dossiers bancables. Le comité d’identification de ces Sae, qui est en même temps chargé de faire des propositions aux autorités publiques sur les tarifs, s’est réuni et ces tarifs seront bientôt rendus publics par l’autorité ».
S’agissant du Bureau d’information et de crédit (Bic), le banquier a fait état d’1 million 911mille 451 contrats de crédits déclarés dans la base de données (Bic) pour à peu près 650 mille personnes. Pour lui, cela a permis au Sénégal d’avoir une bonne note au Doing Business. Et à son avis, « plus il y aura de personnes dans cette base, mieux la distribution du crédit se fera, puisque les banques et les Sfd pourront avoir un historique de chaque personne dans la base de données ».
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, 5 avril 2019)