Cybercriminalité : La DSC frappe au cœur d’une mafia libano-sénégalaise
samedi 8 août 2020
Quatre Libanais et un Sénégalais sont mis aux arrêts par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC). Ils profitaient de la peur des Sénégalais de la Covid-19 pour écouler des médicaments périmés et interdits, et accessoirement de la drogue.
Nouvellement installé à la tête de la Division spéciale de cybercriminalité (DCS), le commissaire Aly Kandé n’a pas mis du temps à prendre ses repères. Selon nos informations, il ne lui a fallu que quelques jours de fonction pour mettre la main sur un premier gros poisson. Ce dernier profitait de la peur des Sénégalais de la Covid-19 pour écouler des médicaments interdits, périmés ou dont la vente est contrôlée dans ce pays. La DSC, notamment son unité de cyberpatrouille qui surveille les réseaux sociaux, a repéré cinq suspects dont un Sénégalais et quatre Libanais. C’est le premier nommé, du nom d’A. O. Cissé, qui a été mis aux arrêts, mardi dernier, avant d’être remis entre les mains du procureur, au terme de sa période de garde à vue.
Les auditions et investigations ont permis de mettre la main sur les 4 autres suspects, tous des Libanais. Il s’agit de Mo. Raad, qui se dit médecin et travaillant dans une structure sanitaire de la place, et Ma. Raad, O. Balass et A. Raad, se disant tous des étudiants en médecine. Les mis en cause vendaient des tests aussi appelés ‘’tests de diagnostic rapide’’ et des médicaments dont la vente est très surveillée au Sénégal.
Leur modus operandi consistait à faire des annonces via les réseaux sociaux pour dire aux internautes qu’ils vendent des produits venant de grandes firmes internationales installées en Chine. Ils faisaient croire à leurs clients qu’ils travaillent dans des établissements sanitaires du pays, mais aussi qu’ils sont membres d’une structure intitulée ‘’SOS Corona’’. Ceci, poursuivent-ils, dans le but d’aider des médecins sénégalais à stabiliser la pandémie avec son lot de conséquences.
Les limiers de cette entité de la Direction de la police judiciaire ont ensuite effectué des perquisitions qui ont été fructueuses. La majeure partie de la grande quantité de médicaments saisis dans différents endroits est périmée. A cela s’ajoutent que les autres médicaments qui renferment des solutions injectables, sont en réalité des substances de drogue, des métamorphines. Selon toujours nos informations, leurs clients sont de hauts placés du pays.
Cheikh Thiam
(Source : Enquête, 8 août 2020)