Cyber espionnage : Accusée d’avoir espionnée le siège de l’UA, la Chine dément, Paul Kagame relativise
mardi 30 janvier 2018
L’accusation a été portée au grand public par le journal français Le Monde. La Chine, qui a construit le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie, aurait espionné l’Organisation panafricaine via ses services de renseignement. D’après le journal, les informaticiens de l’Union africaine se sont aperçus du fait qu’il y a environ un an, le contenu des serveurs de l’UA a été transféré vers d’autres serveurs à Shanghai, en Chine. Un transfert de données qui aurait débuté dès 2012, à la fin de la construction du bâtiment par la Chine, et qui aurait justifié le changement en 2017 des serveurs de l’UA, ainsi que l’adoption d’une nouvelle architecture informatique. Le journal français ajoute même que dans la foulée de cette suspicion, des experts éthiopiens en cyber sécurité auraient inspecté le bâtiment et y auraient trouvé des micros.
Des accusations d’une gravité importantes, bien évidemment catégoriquement démentis par la Chine : « Comment un journal sérieux comme Le Monde peut publier ce genre d’article ? Ils l’ont fait dans un but, celui de créer un trouble. Ils ne sont pas contents des réussites permises par nos relations avec l’Afrique ces dernières années », réagit Kuang Weilin, l’ambassadeur chinois à l’Union africaine, qui ajoute qu’ « il s’agit d’une histoire sensationnelle mais, elle est cependant fausse. C’est une absurdité ».
Du côté des officiels africains, on essaie de relativiser, voire de banaliser la révélation du journal français : « Si les Chinois veulent entendre ce qu’on dit, lire ce qu’on écrit, ou n’importe qui d’autre… Je ne pense pas que l’espionnage soit une spécialité uniquement des Chinois. Nous sommes entourés d’espions, partout dans le monde », affirme le nouveau président de l’Union, le Rwandais Paul Kagame. Même ton chez le Tchadien Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine : « Je n’ai aucune évidence d’espionnage et cela fait un an que j’occupe ce bâtiment », précise le diplomate.
(Source : TIC Mag, 30 janvier 2018)