« Cyber-délinquance », le désarroi du gouvernement camerounais
vendredi 17 juillet 2020
Pour lutter contre les dérives sur les réseaux sociaux, Minette Libom Li Likeng, la ministre camerounaise des postes et des télécommunications (MINPOSTEL) a récemment annoncé « une vaste campagne nationale de sensibilisation à la culture de la cyber sécurité et à l’utilisation responsable des réseaux sociaux ».
« Nous sommes aujourd’hui au règne des fake news et des deep fakes. Ce qui n’est pas normal », regrette la ministre sur son compte Twitter.
Ainsi, à travers cette campagne de sensibilisation, « ce que recherche le gouvernement, c’est d’assurer l’intégrité des activités dans le cyberspace, en luttant notamment contre la cyber-délinquance, à travers une prise de conscience généralisée et l’action de tous les acteurs de la société », a affirmé la MINPOSTEL.
Car même si elle reconnaît la contribution des réseaux sociaux à l’essor de l’économie numérique et au développement social et culturel, elle voit en leur utilisation malveillante aux fins de distorsion de la réalité, un moyen de créer la psychose et qui peut rompre l’équilibre social.
Ces déclarations de la ministre succèdent à la conférence de presse gouvernementale sur la question des dérives sur les réseaux sociaux tenue le 13 juillet dernier.
Elle y avait pris part en compagnie du directeur général de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), du Président du conseil national de la communication et de René Sadi le ministre de la communication.
Une sortie résultant d’une actualité marquée par « une propagation vertigineuse de contrevérités aussi manifestes qu’offensantes, visant très souvent à jeter le discrédit et l’anathème sur l’action des pouvoirs publics et sur les hautes personnalités camerounaises et étrangères », a expliqué René Sadi.
« Foires d’empoigne »
Il déplore les attitudes des acteurs « sortis de nulle part » et qui s’improvisent en journalistes et transforment ces réseaux en « véritables foires d’empoigne, où seuls la déformation des faits, les mutations de vices en de fausses valeurs, les discours de haine, les attaques personnelles, les allégations mensongères et l’affirmation sans fondements, ont droit de cité ».
A l’en croire, la gestion de la crise du coronavirus n’échappe pas à ce vent de dérives. Car comme il l’a noté dans son allocution, « de nombreux compteurs et autres censeurs auto investis ont, sous divers profils, écumé toutes sortes de médias, pour mettre en cause et discréditer la stratégie nationale de riposte contre cette pandémie ».
Des comportements qui regroupent aussi entre autres, la contestation de statistiques diffusées par le ministère de la santé publique sur l’état de la pandémie. Mais qui également vont dans le sens contraire du dialogue communautaire constructif et édificateur par l’usage des réseaux sociaux.
Face à cela, René Sadi a affirmé que, « les réseaux sociaux n’ont pas été créés pour détruire l’ordre et le valeurs du monde, mais plutôt pour les construire, les fortifier et les mettre à contribution pour l’épanouissement de l’Homme et de la société ».
Aurore Bonny
(Source : CIO Mag, 17 juillet 2020)