Cryptomonnaie : la plateforme de transaction KuCoin basée au Seychelles est désormais valorisée à 10 milliards $
dimanche 15 mai 2022
Après Mara et ses 23 millions $ mobilisés pour renforcer ses offres de transactions sur les cryptomonnaies en Afrique, c’est maintenant KuCoin, une plateforme basée aux Seychelles, qui annonce avoir reçu 150 millions $ de ses investisseurs.
KuCoin, une plateforme de transactions sur les cryptoactifs qui est basée aux Seychelles, dans l’Océan Indien, a indiqué avoir mobilisé 150 millions $, dans le cadre d’un cycle de financement visant sa prochaine étape de croissance et d’expansion. Selon un communiqué de l’entreprise, l’opération valorise désormais la société à plus de 10 milliards $.
A titre de comparaison, cette valeur équivaut presque à la totalité des réserves de change cumulées à la fin 2021, de la CEMAC et de l’UEMOA. « Le nouvel afflux de capitaux permettra à KuCoin d’aller au-delà des services de trading centralisés et d’étendre sa présence dans le Web 3.0, y compris les portefeuilles de cryptomonnaies et autres produits de finance décentralisée, grâce à des branches d’investissement comme KuCoin Labs et KuCoin Ventures », peut-on lire dans le communiqué de l’entreprise.
C’est la deuxième levée de fonds à fort impact, annoncée en moins de 10 jours par une entité opérant sur les cryptomonnaies à partir de l’Afrique. Récemment, c’est Mara, une plateforme permettant aux Africains d’effectuer des transactions sur les cryptomonnaies, qui a annoncé avoir constitué une cagnotte de 23 millions $. Ses dirigeants comptent se servir d’une partie de ces fonds pour conseiller le gouvernement centrafricain sur son choix d’adopter le bitcoin, et pour étendre ses services.
KuCoin bien que basé en Afrique a une portée plus mondiale, et revendique un peu plus de 189 millions d’utilisateur, présents dans 200 pays. En plus des transactions classiques de trading des cryptomonnaies, la plateforme offre des services de prêts en bitcoin. L’ambition de l’entreprise est plus grande encore. En novembre, elle a lancé un fonds de près de 100 millions $ à travers sa filiale en charge de capital risque pour soutenir l’innovation dans le secteur.
Cet intérêt croissant des investisseurs pour les sociétés basées en Afrique qui offrent des services de cryptomonnaie, intervient dans un environnement marqué par le durcissement des régulations dans le secteur. En zone CEMAC, la banque centrale a quasiment interdit toute possibilité d’utiliser les cryptomonnaies comme valeur d’échanges. La banque centrale en Ouganda a aussi estimé que les cryptomonnaies sont illégales. Plus récemment au Nigéria, c’est la commission des marchés financiers (SEC), qui a durci les conditions d’émissions de cryptoactifs, ou encore d’actifs classiques adossés sur des cryptos.
(Source : Agence Ecofin, 15 mai 2022)