Création d’un centre de formation en télétravail pour personnes handicapées : Le Réseau solidaire handicap à la conquête de l’emploi
samedi 17 septembre 2011
Promouvoir l’insertion professionnelle des personnes handicapées, c’est dans cette dynamique que le Réseau solidaire handicap a décidé de créer un centre formation en télétravail.L’idée est de permettre aux personnes handicapées d’intégrer le monde de l’emploi.
L’un des plus grands défis à relever dans le monde actuel est sans aucun doute l’insertion socio- économique des personnes handicapées. Parmi les possibilités nouvelles, c’est le télétravail qui suscite le plus d’espoir. Il peut, en effet, accroître de manière importante l’offre d’emploi pour les personnes handicapées. Le télétravail permet de travailler depuis son domicile ou à partir d’un télécentre, via les réseaux de télécommunications et Internet, soit comme travailleur indépendant (prestataire en télé services), soit comme collaborateur d’une entreprise délocalisée. Il offre de réelles opportunités de surmonter certains handicaps (déficiences visuelle et auditive, de la parole, problèmes liés à une mobilité réduite, etc.).
Décidé à faire profiter les personnes handicapées de ces nouvelles opportunités qu’offrent les Tic, le Réseau solidaire handicap (Rsh) compte ouvrir un centre de formation en télétravail au Sénégal. Face à la presse, hier, le coordonateur du Rsh Sénégal, Omar Diop, a présenté le projet de création dudit centre. Le projet sera exécuté par Handicap formeduc, une association spécialisée dans la formation des jeunes aux métiers de l’audiovisuel et des Tic. Le financement de ce projet a été obtenu avec l’appui de la Mairie de Dakar. Il devrait permettre de mieux cerner les paramètres associés à la promotion du nouveau concept de télétravail en faveur des personnes handicapées.
Les principales activités du projet porteront, entre autres, sur l’identification des potentialités et des compétences des personnes handicapées, sur la formation dans les domaines des Ntic (Informatique, Infographie, Pao, Gestion, etc.). Et aussi sur la création d’un site portail sur l’emploi des personnes handicapées et l’expérimentation d’un espace de télétravail adapté à différents types de handicap. L’intérêt de ce projet, selon le coordonnateur, réside, non seulement dans le fait de voir les handicapés s’insérer dans la société active, mais aussi d’intégrer, petit à petit, la notion de télétravail ; une notion qui tarde à s’intégrer dans les mœurs de l’Afrique moderne.
Ainsi, en mettant en place ce centre de télétravail pour personnes handicapées, le Sénégal s’offre la possibilité de se pencher sur l’introduction du télétravail dans le circuit économique du pays : le télétravail faisant partie intégrante de la société de l’information et de participer à l’insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées à travers les Tic. D’après Omar Diop, dans la plupart des pays défavorisés, au plan économique, la gestion du handicap n’apparaît pas comme une priorité. ‘La réalité connue reflète une situation parfois alarmante : l’accroissement du nombre de personnes handicapées va de pair avec le sous-développement, et le taux de chômage des personnes handicapées est le double de celui de l’ensemble de la population’, dit-il.
Omar Diop soutient, par ailleurs, que dans la plupart des pays africains, on retrouve les mêmes schémas d’exclusion dont les résultats sont faciles à deviner : coût social très élevé pour la collectivité et situation inextricable pour ceux qui sont en capacité d’acquérir une autonomie. ‘Les sociétés se privent de leur force de travail et de fait ne réalisent pas pleinement leur potentiel de développement économique’, se lamente-t-il.
Créé en 2005, le Réseau handicap solidaire s’est engagé depuis plusieurs années dans une réponse concrète à l’exclusion du marché du travail dont sont souvent victimes les personnes handicapées. Elle a fait le choix de promouvoir leur insertion socioprofessionnelle par la mise en œuvre d’opportunités de télétravail adaptées à leurs déficiences fonctionnelles et aux besoins des différents marchés du travail où le Rhs mène ses actions.
Paule Kadja Traoré
(Source : Wal Fadjri, 17 septembre 2011)