Coût de l’internet : Les sénégalais malgré un pouvoir d’achat faible, payent le prix fort !
jeudi 4 octobre 2018
Internet est une fenêtre ouverte sur le monde et très peu de personnes peuvent s’en passer. Mais en Afrique francophone, l’accès à internet est d’une bonne fortune surtout dans un contexte d’extrême précarité. Au Sénégal, malgré son caractère incontournable, internet représente un lourd budget pour beaucoup de sénégalais.
Internet à quel prix ?
Les prix de la connexion internet différent selon les opérateurs et les modules (internet mobile ou ADSL). En mars 2018, l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a sorti un rapport sur les tarifs de l’internet au Sénégal et les chiffres parlent d’eux mêmes.
Pour l’internet mobile, sous l’opérateur Orange le prix de 25 GO de connexion d’une validité d’un (1) mois est à 25.000 FCFA alors qu’à la place, les deux autres opérateurs (Tigo et expresso) proposent les 20 GO à 19.000 FCFA pour le premier et à 19.900 FCFA pour le second selon le rapport de l’ARTP.
Concernant l’offre ADSL, le rapport renseigne que les prix pour l’internet post payé avec Orange varient entre 14.900 et 24.900 et pour celui prépayé les prix plafonnent à 30.000 FCFA. Une analyse comparative avec les coûts de l’internet en France montre une nette différence.
En France, la fibre de l’opérateur Orange est accessible à 23 euros soit 14.950 FCFA tandis que chez sosh on peut en bénéficier à partir de 20 euros soit 13.000 FCFA par mois. Ces prix bas d’internet n’empêchent pas les opérateurs d’avoir des modèles économiques viables. Notons qu’à côté de l’accessibilité pas très onéreuse, il y a une bonne qualité de la connexion ce qui est loin d’être le cas au Sénégal.
Un prix cher pour une connexion « pauvre »
Logiquement, la cherté de l’internet devrait être accompagnée d’une bonne connexion mais le constat général montre le contraire. Dans plusieurs localités du pays, la connexion internet est d’une lenteur extrême du fait d’une mauvaise couverture réseau.
Le passage à la 4G n’est pas une panacée à la problématique de la connectivité, elle n’a d’ailleurs fait qu’augmenter les iniquités dans l’accès à une bonne connexion. En fait, les différentes zones du pays, selon leur proximité avec les milieux urbains, bénéficient ou pas d’une bonne connexion.
La correction de ces disparités parait importante d’autant plus que la connexion est à des prix pas très abordables singulièrement dans un pays pauvre comme le Sénégal.
Honorine Mamy Corréa
(Source : Kewoulo, 4 octobre 2018)