Coupure de l’Internet pendant trois jours : nouveau gâchis financier pour la RDC
jeudi 25 janvier 2018
Reconnu comme un pays incitatif, car immensément riche dans divers domaines de la vie courante de par sa position géostratégique et son boom démographique, le Congo Démocratique vient encore une fois de donner des soucis aux investisseurs potentiels qui se bousculaient depuis peu à son portillon. Particulièrement au lendemain des mesures
improductives, inexplicables et répugnantes de coupure de l’internet pendant trois jours. A la suite d’une position prise en coulisses par les autorités politico-administratives pour sanctionner les marches pourtant pacifiques initiées par le Comité Laïc de Coordination pour réclamer l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016.
Violation délibérée de la Constitution
L’autorité politique ne s’est pas du tout souciée des pertes énormes
et difficiles à corriger aussi bien sur le plan économique, bancaire,
financier, scientifique que politique et autres. On a fait semblant
d’ignorer que ces mesures de coupure de l’internet et des sms ont
violé la constitution, notamment le droit reconnu aux Congolais à
l’information, d’être informés et d’exprimer leurs opinions. Etant
donné qu’à ce jour, l’internet constitue un service indispensable pour
accéder à l’information. Car, selon l’article 9 de la Charte Africaine
des droits de l’homme et des peuples : « toute personne a droit à
l’information, le droit de s’exprimer et de diffuser ses opinions ».
Très mauvais signal pour les investisseurs
Selon des experts en la matière et particulièrement dans le domaine
des télécommunications, les quatre entreprises de téléphonie
cellulaire ont enregistré des pertes énormes qui se calculent en
dizaines des millions des dollars Us. Chacune de ces quatre sociétés
de téléphonie cellulaire a perdu au minimum la somme de 2 millions des
dollars Us par jour, soit au total un montant global de 8 millions par
jour soit au bas mot 24 millions des dollars pour les trois jours de
coupure. Le trésor public, entendez l’Etat congolais, a aussi
enregistré des pertes énormes de l’ordre de 40 millions des dollars.
Pour les messageries financières, le manque à gagner est plus fort de
par le recours à l’Internet, à tout moment, du commun des mortels
bénéficiant d’un compte bancaire. Bref, le pays a subi des pertes
énormes en termes des mouvements des fonds entre les tiers, les
sociétés de téléphonie cellulaire et les messageries financières.
Lesquelles sont demeurées paralysées pendant les trois jours de
coupure d’internet.
Cette coupure de l’internet a préjudicié le commun des mortels.
Nombreux de personnes ont raté leurs voyages, car ne pouvant imprimer
ni leurs billets électroniques, ni leurs visas. Ceux qui utilisent les
distributeurs électroniques au niveau des banques et les messageries
financières, notamment les étudiants, les agents des entreprises
commerciales privées, les agents et fonctionnaires de l’Etat ne
savaient pas toucher leurs fonds nécessaires. Que des malades ne
sont-ils pas morts faute des moyens pour payer les frais de
consultation et des soins appropriés ! Plusieurs secteurs de
l’économie ont souffert de ces coupures de l’internet, tels les
hôtels, les restaurants, les transports aériens, les grandes maisons
de commerce qui utilisent les cartes bancaires de crédit. En clair,
les recettes au niveau des taxes et autres impôts provenant des divers
contribuables ont connu une baisse très sensible. Il est étonnant et
révoltant que le pouvoir en place n’ait pas tiré les conséquences
néfastes enregistrées au mois de janvier 2015 et le 31 décembre
dernier. ?
F.M.
(Source : Le Phare, 25 janvier 2018)