Côte d’Ivoire : 120 salariés licenciés exigent leur réintégration et un dédommagement à Jumia
lundi 16 décembre 2019
A chaque semaine suffit sa peine semble être désormais le slogan de Jumia sur ses marchés africains hors Nigeria. En Côte d’Ivoire, l’affaire fait grand bruit. Des employés licenciés par vagues successives depuis fin juillet, réclament leur réintégration et un dédommagement à l’appui.
“Nous exigeons la réintégration, le dédommagement de tous les camarades victimes et le respect du droit à la liberté syndicale à Jumia CI’’, a déclaré Jean Roche Yomi, porte-parole du collectif des ex-employés de Jumia, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Revendication syndicale
M. Yomi est également le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de Ecart services Côte d’Ivoire – SNTESCI. Pour décoder, sachez que Jumia CI est le nom commercial Ecart services Côte d’Ivoire. Le leader syndical explique que ces vagues de licenciements ont démarré après une grève ayant eu cours du 9 au 13 juillet. Certains travailleurs voulaient simplement revendiquer leurs déclarations à la CNPS (NDLR : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale).
“Suite à cela, la Direction bien qu’ayant reconnu le non-respect de ses obligations et ayant pris des engagements devant l’administration du travail ouvrant une brèche sur la résolution de nos revendications a décidé non seulement de ne pas respecter ses engagements mais aussi de mettre à la porte tous les participants à la grève’’, a-t-il révélé.
Pour preuve, le 31 juillet 2019, “80 salariés dont certains avaient reçu un peu plus tôt une notification de prorogation de leur contrat se sont vu éjecter de l’entreprise’’. Ensuite, “14 autres agents du service studio photo’’ ont été “mis en chômage technique puis licenciés’’, a-t-il poursuivi. Et enfin, le 6 décembre, une vingtaine d’agents, sont venus grossir les rangs des travailleurs remerciés.
Perspectives ombrageuses
Face à ces licenciements qu’il qualifie d’“abusif’’, le SNTESCI dit avoir saisi à la fois l’inspection du travail , le Conseil d’administration du groupe basé à Dubai et des autorités étatiques comme le ministre de l’Emploi, le Préfet d’Abidjan et la Haute autorité pour la bonne gouvernance. Cette recherche de solution tous azimuts fait apparaitre que les travailleurs licenciés et leur syndicat ne savent plus à quel saint se vouer.
Nos tentatives pour joindre le Directeur général Francis Dufay et la Directrice des ressources humaines Marie France Girgis sont restées vaines.
(Source : ICT4Africa, 16 décembre 2019)