Corruption : les députés ougandais prônent l’e-recrutement dans le public
mardi 3 septembre 2024
Les systèmes numériques simplifient les processus, réduisent les coûts et augmentent l’efficacité dans l’administration publique. Ils créent un écosystème transparent gage de bonne gouvernance et de croissance. Mais plusieurs pays africains tardent encore à les généraliser.
Lors d’une session parlementaire tenue vendredi 30 août, les députés ont appelé à une refonte complète du système de recrutement dans les administrations locales. Ils préconisent l’adoption d’un processus d’e-recrutement pour réduire les interactions physiques entre les candidats et les commissions de recrutement. L’objectif est de freiner la corruption et les pots-de-vin, ainsi que le népotisme au sein des commissions de service des districts et des villes.
L’honorable Martin Ojara Mapenduzi (photo), président de la Commission de la fonction publique et des gouvernements locaux à l’Assemblée Nationale, a insisté sur cette transformation technologique au regard de l’ampleur pris par la corruption. Il a évoqué par exemple de nombreuses allégations de corruption qui ont décrédibilisé le processus de recrutement dans l’administration publique du district de Kibaale. De plus, le personnel recruté dans ces conditions n’est généralement pas compétent pour répondre aux besoins exprimés par le gouvernement.
L’indice de perception de la corruption 2023 de Transparency International classe l’Ouganda parmi les mauvais élèves au monde. Il occupe la 141e place sur 180 pays, avec un score de 26/100. Cet indice met en lumière des préoccupations majeures quant à la transparence dans le secteur public. Dans son rapport, l’organisation internationale souligne l’urgence de réformes dans les opérations gouvernementales en Ouganda, notamment le processus de recrutement. L’adoption de systèmes numériques est perçue comme une solution.
Selon le Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la corruption freine la croissance économique, nuit à l’Etat de droit et entraîne un gaspillage de compétences et de précieuses ressources.
Hikmatu Bilali
(Source : Agence Ecofin, 3 septembre 2024)