OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2020 > Mission d’une influenceuse sénégalaise : Sauver Des Vies Via Les Médias Sociaux

Mission d’une influenceuse sénégalaise : Sauver Des Vies Via Les Médias Sociaux

vendredi 15 mai 2020

Point de vue

Mon téléphone est mon meilleur ami. Grâce aux réseaux sociaux, je peux garder le contact avec mes proches depuis chez moi, même en vivant loin d’eux.

Lorsque j’ai entendu parler du premier cas déclaré de coronavirus au Sénégal, j’ai immédiatement pensé à ma mère. Depuis que mon père est décédé, l’an dernier, elle est tout pour moi et ma première raison de vivre. Lorsque je l’appelle, j’écoute attentivement le son de sa voix, puis je m’enquière de sa santé et m’assure qu’elle et le reste de la famille respectent bien toutes les consignes sanitaires. Elle est en confinement depuis la mi-mars.

Alors que je m’inquiète pour elle, elle aussi s’inquiètepour moi : « Ne sors pas de chez toi », me répète-t-elle sans cesse. Le fait que je vive seule, aux États-Unis, dans un pays qui compte plus d’un million de cas et 75 000 morts (alors qu’au Sénégal, 1 709 cas seulement ont été déclarés pour 19 décès), n’est pas pour la rassurer.

Malgré les 6 500 kilomètres qui me séparent du Sénégal, j’ai l’impression d’y retourner chaque fois que j’ouvre mon téléphone. C’est l’objet qui me permet de garder le contact avec ma mère et mes amis, mais aussi de connaître les initiatives lancées par mes compatriotes pour se protéger les uns les autres. La pandémie de COVID-19 m’a aidée à réapprendre, ou plutôt à redéfinir, le pouvoir des réseaux sociaux.

L’union fait la force

Dans mon pays, je suis ce que le monde des médias sociaux appelle une « influenceuse », avec presque 24 000 abonnés sur mon compte Twitter. En plus de celles et ceux qui me suivent, mon influence s’étend à celles et ceux qui les suivent. Ce qui veut dire que les messages que j’envoie à mon réseau peuvent, potentiellement, toucher des centaines de milliers de Sénégalais. Mes statuts WhatsApp — des mises à jour qui disparaissent au bout de 24 heures — s’enchaînent les uns aux autres, formant comme une chronique sur le coronavirus.

J’ai donc décidé d’exploiter mon influence. Et j’invite tous mes proches — parmi lesquels de nombreux chefs d’entreprise, des petits entrepreneurs et des artistes — à m’emboîter le pas.

Rester en bonne santé est la première de nos priorités, suivie par la nécessité de sauver les entreprises et les emplois. Plus que jamais, la rapidité est importante lors du partage d’informations sur la pandémie de COVID-19.

Des gens me contactent pour relayer leurs messages, y compris le ministère de la Santé, le Réseau des blogueurs du Sénégal et certains des musiciens les plus célèbres du pays. Ensemble, nous diffusons à nos concitoyens, jour après jour, les mêmes messages. En voici quelques exemples.

« Nous nous inscrivons toujours dans une perspective d’anticipation avec une stratégie de flexibilité. Ensemble, nous vaincrons », a écrit notre ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr..

Un appel à l’action des artistes et des innovateurs

Youssou Ndour, le célèbre chanteur et homme d’affaires sénégalais, lauréat d’un Grammy Award, qui est à l’origine de l’initiative #DaanCorona (combattre le coronavirus), me disait ceci : « Les jours passent, mais ne se ressemblent pas. L’avenir sera différent car cette pandémie nous montre que nous devons apprendre à vivre autrement. Elle envoie aussi un signal fort pour inviter chacun à bâtir un monde plus équitable. »

Il s’est montré particulièrement préoccupé par la situation des start-up au Sénégal et dans le reste de l’Afrique : « Aux jeunes entrepreneurs africains : pour continuer à exister dans ce monde, vous devez parvenir à vous adapter rapidement et, s’il le faut, vous réinventer. » Plusieurs fois, Youssou Ndour a organisé des concerts pour ses fans depuis chez lui, afin de les inciter à rester chez eux.

Les perturbations et l’incertitude sont devenues le quotidien des petites entreprises. Pour soutenir les jeunes entrepreneurs, l’association sénégalaise, Jeader, a lancé des webinaires hebdomadaires avec des experts afin de répondre à toutes leurs questions à propos de l’impact du coronavirus. Je voudrais souligner aussi l’initiative d’étudiants de l’École supérieure polytechnique, où j’ai fait mes études : avec son équipe, l’ingénieur systèmes Mouhamadou Lamine Kebe a programmé Dr Car, un robot capable de livrer des repas et des médicaments aux patients hospitalisés.

Mon ami graffeur Docta utilise son art pour sensibiliser les populations. L’une de ses dernières compositions illustre les mesures à prendre pour prévenir la propagation du coronavirus : se laver les mains, utiliser un gel hydroalcoolique et tousser dans son coude. Car il est convaincu que les graffs sont un moyen visuel puissant pour s’adresser aux passants.

Le langage reste aussi un outil de communication vital. Avec ses quelques 300 bénévoles, la Ligue africaine des blogueurs en santé, population et développement (LAB SANTÉ) a réalisé des enregistrements en 20 langues locales, qui sont ensuite diffusés via les médias sociaux : « La santé numérique ouvre des perspectives incroyables en Afrique », se réjouit Cheikh Bamba Ndao, son président.

Les femmes mènent la riposte

Au Sénégal, les femmes sont en première ligne pour combattre le coronavirus. Selon les résultats d’une enquête de conjoncture réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie en 2016, 32 % des entreprises ont été créées par des femmes.

Ensemble, la FAO, ONU Femmes et le FNUAP ont lancé l’initiative « Le panier de la ménagère », en apportant au gouvernement sénégalais des fonds et une expertise technique pour acheter aux productrices et aux jeunes agriculteurs du riz, des céréales et des légumes. Ces produits sont ajoutés aux distributions d’aliments de base organisées pour les familles vulnérables.

« Nous voulons nous assurer que les femmes agricultrices ne sont pas abandonnées pendant la crise », explique Oulimata Sarr, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

D’après Coumba Sow, coordonnateur pour le programme de résilience de la FAO en Afrique de l’Ouest et au Sahel, cette initiative sera déployée à travers une plateforme numérique lancée depuis deux ans et qui peut toucher 100 000 agriculteurs.

Et dans un pays où tout le monde ne peut s’offrir le luxe de rester chez soi, le gouvernement a obligé tous les citoyens à porter un masque dès qu’ils s’aventurent dans l’espace public.

La styliste Bijou Sy a.k.a Touty, une entrepreneuse locale pleine d’énergie, a eu la géniale idée de lancer l’initiative « 1 Sénégalais, 1 masque » avec le collectif de créateurs Atelier 221 et en collaboration avec l’association Racines de l’Espoir. Le but est de distribuer gratuitement des masques lavables et réutilisables en tissu fabriqués par 1 000 bénévoles dans tout le pays.

« Nous voulons apporter une réponse sociale à la pandémie de COVID-19 et mettre à l’honneur le savoir-faire des artisans sénégalais. Nous lançons un appel à tous les designers d’Afrique », m’a confié Bijou.

Comme l’affirme un proverbe wolof, la langue parlée par une majorité de Sénégalais : Mbolo moy dolé, ce qui signifie « l’union fait la force ». Je suis convaincue que, grâce aux réseaux sociaux et aux idées novatrices de nombreux entrepreneurs et autres citoyens, cette unité dont nous faisons preuve face à la pandémie va nous éviter de sombrer dans les ténèbres.

Moussoukoro Diop [1]

(Source : IFC Insights, mai 2020)


[1] Chargée de communication à IFC aux Etats-Unis, Moussoukoro Diop a grandi à Dakar où elle fut une des figures de l’écosystème du digital. C’est à ce titre qu’elle collaborait régulièrement au cahier Le Soleil Digital. A travers cette tribune*, la jeune femme lance un appel pour l’union pour contrer la Covid-19.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2065/2224 Régulation des télécoms
  • 176/2224 Télécentres/Cybercentres
  • 1597/2224 Economie numérique
  • 803/2224 Politique nationale
  • 2224/2224 Fintech
  • 254/2224 Noms de domaine
  • 819/2224 Produits et services
  • 697/2224 Faits divers/Contentieux
  • 361/2224 Nouveau site web
  • 2184/2224 Infrastructures
  • 815/2224 TIC pour l’éducation
  • 90/2224 Recherche
  • 121/2224 Projet
  • 1400/2224 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 862/2224 Sonatel/Orange
  • 794/2224 Licences de télécommunications
  • 133/2224 Sudatel/Expresso
  • 463/2224 Régulation des médias
  • 604/2224 Applications
  • 494/2224 Mouvements sociaux
  • 765/2224 Données personnelles
  • 60/2224 Big Data/Données ouvertes
  • 299/2224 Mouvement consumériste
  • 181/2224 Médias
  • 321/2224 Appels internationaux entrants
  • 726/2224 Formation
  • 45/2224 Logiciel libre
  • 857/2224 Politiques africaines
  • 411/2224 Fiscalité
  • 83/2224 Art et culture
  • 288/2224 Genre
  • 723/2224 Point de vue
  • 481/2224 Commerce électronique
  • 704/2224 Manifestation
  • 160/2224 Presse en ligne
  • 62/2224 Piratage
  • 102/2224 Téléservices
  • 426/2224 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2224 Environnement/Santé
  • 168/2224 Législation/Réglementation
  • 167/2224 Gouvernance
  • 859/2224 Portrait/Entretien
  • 72/2224 Radio
  • 405/2224 TIC pour la santé
  • 133/2224 Propriété intellectuelle
  • 29/2224 Langues/Localisation
  • 502/2224 Médias/Réseaux sociaux
  • 937/2224 Téléphonie
  • 95/2224 Désengagement de l’Etat
  • 501/2224 Internet
  • 57/2224 Collectivités locales
  • 189/2224 Dédouanement électronique
  • 528/2224 Usages et comportements
  • 513/2224 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2224 Audiovisuel
  • 1382/2224 Transformation digitale
  • 191/2224 Affaire Global Voice
  • 77/2224 Géomatique/Géolocalisation
  • 148/2224 Service universel
  • 332/2224 Sentel/Tigo
  • 87/2224 Vie politique
  • 763/2224 Distinction/Nomination
  • 17/2224 Handicapés
  • 337/2224 Enseignement à distance
  • 321/2224 Contenus numériques
  • 292/2224 Gestion de l’ARTP
  • 89/2224 Radios communautaires
  • 809/2224 Qualité de service
  • 212/2224 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2224 SMSI
  • 225/2224 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1305/2224 Innovation/Entreprenariat
  • 668/2224 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2224 Internet des objets
  • 86/2224 Free Sénégal
  • 192/2224 Intelligence artificielle
  • 98/2224 Editorial
  • 44/2224 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous