Contrôle des appels internationaux entrants : L’Armp suspend le marché de 5 milliards par mois attribué par entente directe à Global Voice
samedi 11 septembre 2010
Le juteux marché de contrôle des appels entrants attribué par entente
directe à Global Voice a été suspendu par le Conseil de régulation de
l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). Cette structure
entend d’ailleurs aller au fond des choses la semaine prochaine.
L’Autorité de régulation des marchés publics
(Armp) vient de procéder, par le biais de son
Conseil de régulation, à la suspension du
juteux marché de 5 milliards de francs par
mois, rien que pour le contrôle des appels
internationaux entrants, attribué à Global
Voice sans appel d’offres. Soit 60 milliards
sur l’année et 300 milliards qui doivent sortir
de l’exécution de ce nébuleux contrat sur
les 5 ans. Ce qui signifie l’arrêt de toute
procédure d’installation, de contrôle ou de
décompte de la durée des communications
entrants, en attendant que l’Armp examine
cette affaire au fond. Un travail minutieux qui
sera effectué dès la semaine prochaine.
Confirmant l’information faisant état de la
décision de suspension de ce marché de
gré à gré accordé à Global Voice, qu’elle
trouve conforme à « la procédure normale »,
une source au niveau de l’Armp explique :
« si une requête est recevable, on suspend
la procédure ». Prise depuis mercredi
dernier, cette mesure suspensive a été notifiée
aux différentes parties concernées par
cette affaire. C’est-à-dire la Sonatel, Global
Voice et l’Agence de régulation des télécommunications
et des postes (Artp).
Visiblement surpris par la mesure, notre
source au niveau de l’Artp nous jure n’avoir
pas encore eu connaissance de la décision
de suspension du marché de Global Voice.
« Je n’ai pas encore de nouvelles de la suspension.
Mais ça m’aurait surpris qu’il
puisse y avoir suspension, parce que le
marché n’est pas encore approuvé », dit-elle
en s’interrogeant en ces termes : « comment
peut-on suspendre ce qui n’est pas approuvé
? » Une position qui fait rire du côté de
l’Armp où notre interlocuteur persiste et
signe pour expliquer clairement : « le marché
est suspendu en attendant qu’on aille au
fond des choses. Le marché n’est pas
encore approuvé, s’il l’était, il ne serait plus
de notre giron. C’est parce que justement le
marché n’est pas encore approuvé qu’on a
la possibilité d’agir ».
Mamadou Aïdara Diop demande à
Wade de fouiller l’Artp
Une nouvelle faisant jubiler les travailleurs
de la Sonatel qui, depuis des mois, multiplient
les actions de lutte pour marquer leur
farouche opposition à ce projet et obtenir le
retrait du décret présidentiel fixant la nouvelle
tarification sur les communications
internationales. Et pour la même cause, une
fois n’est pas coutume, travailleurs et direction
de la Sonatel ont une parfaite convergence
convergence de vue. « C’est un sentiment de fierté
qui nous anime, au nom de tous les salariés
de la Sonatel et de tous les Sénégalais de
différents secteurs qui avaient compris le
sens de notre lutte et qui s’étaient engagés
avec nous », se réjouit le coordonnateur de
l’Intersyndicale des travailleurs de la
Sonatel, Mamadou Aïdara Diop. M. Diop a
exprimé son souhait de voir les autorités
étatiques suivre la voie ainsi tracée par le
Conseil de régulation de l’Armp. « On pense
que les autorités iront dans le même sens et
que le président de la République, après
avoir été édifié, reviendra sur le décret ».
Très content de la mesure, M. Diop rend
grâce à Dieu en soutenant : « il y a,
heureusement, encore dans ce pays des
patriotes qui font fi des prébendes et qui
savent refuser l’argent qu’on leur propose ».
Il indique que, cette décision du Conseil de
régulation de l’Armp « confirme tout le mal »
que les travailleurs de la Sonatel ont eu à
dénoncer à travers ce contrat pour le moins
controversé.
Et selon lui, « s’il y a des problèmes, il faut
qu’on initie des concertations avec tous les
Sénégalais, pour trouver des solutions qui
sécurisent les intérêts des populations et
des télécommunications ».
Mamadou Aïdara Diop demande également
au chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, audelà
de l’annulation dudit décret, de fouiller
l’Artp dont le management est aujourd’hui
« disqualifié », pour avoir été accusé de
toutes parts de tous les maux.
BiraYne Lo
(Source : Le Populaire, 11 septembre 2010)