Contre la concession de la Sonatel : La levée des boucliers continue
lundi 24 octobre 2016
Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, les membres de la Plateforme pour la promotion du patriotisme économique soulignent leur rejet du décret n° 2016-1081 du 03 août 2016. Selon eux, ce décret renouvelant la convention de concession et du cahier des charges de la Sonatel pour 17 ans devrait être abrogé parce qu’il viole le droit des Sénégalais et des tiers à objecter contre le renouvellement de la convention.
Cette lettre conjointement signée par la Coalition non aux Ape, la Lsdh, le M23, Leg’s Africa, l’Intersyndicale de la Sonatel, l’Asutic, Yoonu Askanwi, et le Front national de salut public/Moom sa Reew, interpelle directement Macky Sall : « Monsieur le Président de la République, nous ne comprenons pas la précipitation avec laquelle la convention a été renouvelée… nous attendions, de la part de l’autorité politique, une décision allant dans le sens d’une rectification patriotique de la gouvernance de ce fleuron de notre économie ».
En effet les signataires de cette lettre se posent une kyrielle de questions : « Où se trouve l’urgence à renouveler, en août 2016, une convention qui vient à terme en juillet 2017 ? Pourquoi les dispositions pertinentes contenues dans la première convention n’ont pas été respectées ? Quelles raisons ont poussé le gouvernement à violer le droit des Sénégalais et des tiers à objecter contre le renouvellement de la convention ? » Dans l’élaboration de ce décret soulignent-ils, il n’y a eu ni avis dans les journaux d’annonces légales précisant un délai d’objection par les tiers, ni évaluation des 20 ans de concession qui devait précéder. Et d’ailleurs pour les membres de cette plateforme, la Sonatel est faillible de plusieurs manquements dans sa mission. « Au Sénégal nombreux sont ceux qui se plaignent de prix élevés, de bénéfices exorbitants, de qualité défectueuse des services de la Sonatel », remarquent-ils, avant de rajouter au nombre des griefs, l’absence d’annuaires, et la politique d’intimidation des travailleurs de la Sonatel.
Aïssatou Ly
(Source : Le Quotidien, 24 octobre 2016)