Continentpremier.com : l’Afrique des espoirs s’invite sur la toile
mardi 9 août 2005
« L’Afrique est son berceau, mais le monde est son lit. Que partout sur la face de la planète les Africaines et les Africains, les Noirs de la Diaspora, se réapproprient ce magazine qui doit être interactif. (...) Aux élèves de nos écoles, aux étudiants, aux professeurs de nos universités de Dakar à Djibouti, d’Alger au Cap de se connecter sur http://www.continentpremier.com/ (.net, .info) pour échanger des expériences, rêver l’Afrique mère, discuter avec leurs frères et soeurs des autres continents ». C’est en substance le message que les initiateurs de ce magazine on-line, qui proposent un traitement plus objectif de l’actualité africaine, transmet aux animateurs de la toile mondiale.
Mais avec Continentpremier, créé le 24 avril 2004, il s’agit surtout, informe son directeur de publication, par ailleurs correspondant permanent à Genève du quotidien national sénégalais, Le Soleil, est de « redonner une autre image de l’Afrique ». « L’image récurrente que nous avons à partir de l’Occident, souligne El Hadj Gorgui Wade Ndoye, est que pour la majorité des occidentaux l’Afrique est un continent à l’image des stéréotypes qu’ils ont eus à voir en venant dans le continent au 15e siècle ». Selon lui, l’idée qu’ils se font de cette Afrique de la misère, de la famine, du sida et où les gens sont des paresseux... ne doit plus prospérer. Ce qui est regrettable dans cette approche, est qu’il y a une lecture idéologique qui est faite de ces situations.
De l’analyse que notre confrère fait du regard que les médias portent sur les fléaux du continent, il ressort qu’« en montrant ces maladies de manière récurrente, c’est comme si en Afrique, il n’y avait pas des volontés qui travaillent pour le développement. Comme si les Africains étaient condamnés à ne pas avancer ». C’est pourquoi Continentpremier entend s’investir pour faire savoir qu’il y a une autre Afrique de l’espoir, de la vie et qu’il importe de montrer au monde. Parce qu’en réalité, note-t-il, « il n’y a personne qui veut vivre dans un continent sans espoir ». Et cette vision pessimiste faisant que tout le monde reste convaincu que rien ne va plus en Afrique, laisse perplexe quant à cette fameuse lutte contre l’émigration clandestine.
Mais au-delà de la campagne à mener à l’endroit des médiats, de l’opinion occidentale, il faudrait penser à revoir les méthodes de travail de certaines organisations internationales. Hantées par le besoin de voir leur programme financé par les bailleurs, « certaines organisations ont tendance à parler de l’Afrique avec une vision misérabiliste au point de pousser des Africains à se demander si véritablement ce que les gens racontent sur l’Afrique existe (...) ». Et le plus souvent « quand ils reçoivent de l’argent, ils ne rendent jamais compte », s’indigne l’initiateur de Continentpremier .
Aujourd’hui, la publication on-line, « qui est financièrement beaucoup plus soutenable », se révèle comme le moyen le plus efficace pour changer certaines opinions. Aussi, elle permet de toucher le maximum de monde. Continentpremier a reçu quelque 500 mille visiteurs depuis sa création, et compte quelque cinquante mille lecteurs fidèles. L’équipe du magazine s’investit dans la réalisation de dossiers sur des thèmes d’actualité. Le dernier numéro de Continentpremier fait un zoom sur l’Union internationale parlementaire.
A travers la nouvelle stratégie de certains acteurs au développement qui se rapprochent de l’équipe du magazine pour demander à ses membres de voir ce qu’ils font par rapport à l’Afrique. C’est ce qui fait dire à El Hadj Gorgui Wade Ndoye, qu’« il y a un problème de conscience chez les Occidentaux pour qui l’heure de regarder ce côté positif de l’Afrique a sonné ».
Mbagnick Ngom
(Source : Wal fadjri, 9 août 2005)