Contentieux entre l’État du Sénégal et Sentel : le divorce inévitable
mercredi 4 août 2010
Depuis le 23 juillet 2003, le contentieux entre l’État du Sénégal et le deuxième bénéficiaire de licence de téléphonie du pays, Sentel, a pris une nouvelle allure. Mais, si le procès s’étire en longueur, tout indique que les deux parties vont vers un clash.
Cette dernière semaine, la direction de Sentel, une société de téléphonie filiale de Millicom cellular, a refusé de comparaître devant la commission ad-hoc du Sénat sénégalais. C’est la deuxième fois qu’elle le fait. Cette société, deuxième bénéficiaire d’une licence de téléphonie au Sénégal, a préféré envoyé vers les parlementaires son avocat, Me Boucounta Diallo. Cette robe noire déclarera qu’elle n’avait rien à dire, parce que le contentieux qui oppose son client à l’État du Sénégal est pendant devant le Tribunal arbitral du Centre international des réglements des différents liés à l’investissement (Cirdi), depuis que celui-ci s’est déclaré compétent pour le trancher le 23 juillet 2003.
Pour la commission ad-hoc du Sénat, Sentel fait du « dilatoire, mais le conflit risque de déboucher, tôt ou tard dans une rupture de contrat », selon un de ses membres. Car, rappelle-t-il, si le troisième opérateur de téléphonie au Sénégal, Sudatel, a déboursé 100 milliards de francs Cfa pour l’obtention de sa licence d’exploitation, Sentel n’a payé pour la sienne que 50 millions de nos francs. « Il n’y a pas photo », s’est amusé à commenter notre source libérale, qui soupçonne « un deal entre l’ancien régime socialiste et la direction de Millicom, à laquelle il avait attribué une licence d’expoitation en 1999 ». Pour nos interlocuteurs, Sentel ne fait que perdurer « un combat perdu d’avance ». C’est dire que le contentieux entre l’État du Sénégal et Sentel est très loin de son épilogue. Pour l’heure, la deuxième société de téléphonie du Sénégal fait de la résistance.
(Source : Xibar, 4 août 2010)