Contentieux autour de Prison break : La police effectue une descente musclée à Walf Tv
mardi 5 mai 2009
Pour obliger la chaîne Walf Tv à payer la somme de 25 millions de francs à la Rdv, la justice avait ordonné la saisie du matériel de la télé du groupe de Sidy Lamine Niasse.Et hier lundi, la police a, avec le concours de techniciens, fait une descente musclée à Walf Tv. L’opération a endommagé une bonne partie du matériel du groupe Wal Fadjri.
Moins d’une semaine après le rejet de l’appel introduit par les avocats du groupe Wal Fadjri, la justice a ordonné le paiement de 25 millions de francs à la chaîne de télévision Rdv ou la saisie du matériel de Walf Tv. Et hier, encadrés par deux camions de policiers, des techniciens ont débranché et endommagé le matériel de la chaîne Walf Tv. A en croire la directrice des programmes, Aïssatou Diop Fall, ces techniciens, vraisemblablement envoyés par le patron de la Rdv, Ben Bass Diagne, sont venus aux environs de 8 heures pour débrancher, de façon anarchique, les caméras robotisées, les encodeurs, la table de mixage du son et celle de la vidéo, en plus du groupe électrogène de la télévision. ‘Ils ont complètement bousillé le matériel de la télévision’, déplore-t-elle. Et d’ajouter : ‘Le matériel a été installé par des techniciens italiens. Et quand les techniciens de la Rdv, accompagnés de policiers, sont venus, nous leur avons expliqué que nous sommes des légalistes. Nous leur avons demandé de laisser à nos propres techniciens, dont l’un a été formé en Italie, le soin de démonter eux-mêmes le matériel, mais ils ont catégoriquement refusé... Ces techniciens du camp adverse ont débranché le matériel de manière sauvage’.‘Ces techniciens ont carrément posé un acte de sabotage, en débranchant le matériel n’importe comment’, regrette notre interlocutrice.
Aujourd’hui, pour la directrice des programmes, le serveur de la télévision, les spots publicitaires programmés, les archives, tous les génériques ont été abîmés. ‘La télévision n’a plus d’archives et maintenant tout est à refaire’, se désole-t-elle. Aïssatou Diop Fall, qui dénonce une volonté de sabotage, affirme que pour mieux nuire à l’image de Walf Tv, toute la presse nationale a été mise au courant de cette opération. C’est pourquoi, les journalistes avaient pris d’assaut, hier, le siège du groupe Wal Fadjri. ‘La télévision a été assaillie par la presse, je n’en revenais pas, il y avait une volonté de nuire manifeste. Ils voulaient saboter le matériel et ils ont réussi’, dit-elle. Car, d’après elle, quand le Pdg du groupe Wal Fadjri, Sidy Lamine Niasse, a été informé, ‘il a payé sur le champ la somme due’.
Après le règlement de l’amende, la direction de Walf Tv a demandé aux techniciens, qui avaient débranché le matériel, de remettre les installations en état, mais ces derniers en étaient incapables. ‘Ils sont restés une heure sans pouvoir rétablir les circuits... Et finalement, ils ont abandonné le matériel par terre et sont partis’, fait-elle remarquer.
Si l’on en croit la directrice des programmes, Sidy Lamine Niasse, dont l’appel a été rejeté la semaine dernière, avait saisi ses conseils pour examiner les modalités de paiement de cette amende relative à la diffusion ‘non autorisée’ de la série Prison Break par Walf Tv. ‘Et, poursuit-elle, le patron du groupe Wal Fadjri avait déjà versé un acompte de cinq millions. Hier, quand il a été mis au courant de la saisie du matériel de sa télévision, Sidy Lamine Niasse a encore payé la somme de 24 millions’.
L’opération subie, hier, par Walf Tv aura des conséquences fâcheuses sur le fonctionnement de ladite chaîne de télévision. ‘Avec cette journée sans diffusion, la télévision a perdu beaucoup d’argent’, soutient la directrice des programmes. Car, selon Aïssatou Diop Fall, la non diffusion des annonces et la dégradation du matériel ont coûté des centaines de millions au groupe Wal Fadjri. Aussi, note-t-elle, le préjudice est d’ordre moral. ‘La télévision n’a pu honorer ses engagements vis-à-vis de ses abonnés qui vivent en dehors du Sénégal’, se désole notre interlocutrice.
Aujourd’hui, face à cet acte de sabotage, la direction du groupe Wal Fadjri, ‘qui ne compte pas se laisser faire’, informe avoir commis un huissier pour constater les dégâts et se réserve le droit d’ester en justice.
Charles Gaïky Diène
(source : Wal Fadjri, 5 mai 2009)