Conséquences des perturbations dans le secteur des télécommunications : Une perte de 50 milliards de francs Cfa dans l’économie sénégalaise
samedi 7 août 2010
Les perturbations notées durant la journée du jeudi dans le secteur des télécommunications ont engendré des pertes énormes pour l’économie sénégalaise, tous secteurs confondus. À l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), l’on parle d’un manque à gagner de 50 milliards de francs Cfa. La journée d’actions initiée, avant-hier, par les syndicalistes de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) et matérialisée par l’isolement du Sénégal du reste du monde, a eu des conséquences graves sur l’économie sénégalaise qui subirait une perte de" l’ordre de 50 milliards de francs Cfa.
Cette somme est avancée par des responsables de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), sur la base « d’estimations très fiables ». « Les banques, les agences de voyages, les services des douanes, le port, l’aéroport, les télécommunications, tous ces secteurs ont connu des pertes substantielles », assure une source au sein de l’Artp.
Mais pour l’économiste Moubarack Lô, « il faut relativiser cette somme de 50 milliards. Les pertes sont moins importantes que ce qui est "dit ». Pour lui, « on peut ramener cette perte sur l’économie à la moitié de la somme évoquée, car il y a l’effet rattrapage. C’est à-dire que toutes les transactions qui n’ont pu se faire hier (avant-hier) se feront aujourd’hui (hier) et dans le temps ». En tout état de cause, l’Artp est sur le point de sévir. En effet, dans un communiqué diffusé sur son site internet, le régulateur qui a déjà envoyé depuis jeudi une lettre de mise en demeure à la Sonatel, a indiqué qu’il va sanctionner. « À l’instar de l’ensemble des usagers, l’Artp a constaté une interruption totale des réseaux de Sonatel durant les journées des 5 et 6 août 2010 (fixe, mobile, ’internet et interconnexion avec les autres opérateurs).
Ces faits constituent des manquements graves pour Sonatel qui a une obligation de fournir à ses abonnés un service de qualité et en permanence, en vertu de l’article 3.2.3 de son cahier des charges. Tenant compte du préjudice subi par l’ensemble de l’économie nationale, l’Artp prendra toutes les mesures requises pour que force reste à la loi », lit-on sur le document. Il faut aussi dire que les associations consuméristes réunies au sein de l’Entente nationale des associations de consommateurs (Enac) et les prestataires de services ont déjà déposé des plaintes contre la Sonatel à l’Artp.
Mais d’autres sources n’excluent pas l’entrée en lice de la justice, plus précisément du procureur de la République. En effet, certains ont vite fait d’évoquer l’atteinte à la sûreté de l’Etat dans l’action menée par les syndicalistes de la Sonatel. Une éventualité étudiée en haut lieu.
(Source : Le Populaire, 7 août 2010)