A quoi sert finalement le site web du Conseil constitutionnel ? La non-publication, sur le site, de la liste provisoire des candidats à la présidentielle de 2019, pourtant affichée dans les locaux du Conseil, est de nature à penser qu’en fin de compte, ce qui était présenté comme un élan d’ouverture n’était qu’une opération cosmétique de communication. Non seulement la décision n’est pas rendue publique via le support Internet, mais l’arbitre des élections a attendu jusqu’à 7 h pour publier la liste, alors que les journalistes ont passé la nuit devant les locaux de l’institution.
Pourtant, un simple communiqué indiquant la date et l’heure de la publication de la liste sur le site aurait évité aux hommes des médias de passer la nuit à la belle étoile, tout en leur garantissant un accès facile à l’information. Et c’est justement pourquoi cette forme de communication d’un autre âge du Conseil constitutionnel est difficilement compréhensible. Le 3 décembre dernier, lors de la cérémonie de lancement du site web, le président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho, avait pourtant affirmé que c’est le lieu de donner la bonne information aux citoyens.
« Ceux qui le souhaitent y trouveront, dans un langage clair et simple, une réponse à l’ensemble des questions qu’ils pourraient se poser sur le fonctionnement, les attributions et les décisions rendues par le Conseil constitutionnel en toute matière et à toute époque », promettait-il. Pour motiver cette ‘’innovation’’, M. Sakho se justifiait en ces termes : « L’accès à l’information devient un droit, mais également un enjeu pour l’émergence d’une société citoyenne, responsable et confiante en ses institutions. »
Il s’y ajoute que, selon le président Sakho, la Constitution sénégalaise a élevé le droit à l’information à la dignité fondamentale. Ce jeu de transparence était particulière valable pour la présidentielle à venir. « Dans la perspective de l’élection présidentielle de février 2019, le Conseil constitutionnel a jugé nécessaire de mettre l’accent sur la communication, dans l’objectif de faire comprendre sa mission, mais surtout de faciliter l’accès aux informations qu’il produit et diffuse », avait ajouté M. Sakho. Et voilà que le Constitutionnel rende une décision qui, jusqu’à 12 h, n’a pas été sur le site. Pour une première, c’est déjà raté !
Babacar Willane
(Source : Seneweb, 14 janvier 2019)