En présentant le projet Connectivité Afrique, le lundi 19 janvier, dans les locaux du CRDI (Centre de recherche pour le développement international), son coordonnateur, Steve Song, a révélé que c’est la réponse du Canada au concept du NEPAD, dont l’un des volets vise clairement à développer les NTIC en Afrique.
C’était en présence, notamment, de Denis Thibault, ambassadeur du Canada, Mamadou Diop Decroix, ministre de l’Information et de la Coopération africaine dans les NTIC, et Gilles Forget, directeur du CRDI. Connectivité Afrique est issue du plan d’action pour l’Afrique adopté par le G8 lors de son sommet de Kananaskis, en juin 2002. Le projet s’inscrit aussi dans le cadre plus global de la Dot Force (Digital Opportunity Task Force), créée en juillet 2000 par les huit pays les plus riches du monde et qui vise à combler la fracture numérique. Au total, les contributions canadiennes au plan d’action du G8 pour l’Afrique s’élèvent à 35 millions de dollars canadiens dont le projet Connectitvité Afrique va absorber environ un tiers (12 millions de dollars - environ 5 milliards de FCFA). Les autres initiatives canadiennes étant EpolNet (10 millions de dollars), Enablis (10 millions de dollars) et Open Knowledge Network, en partenariat avec le Royaume-Uni (6 millions de dollars). Financé par le Fonds canadien pour l’Afrique et co-gérée par le CRDI et la CEA (Commission économique pour l’Afrique), Connectivité Afrique a été officiellement lancé en avril 2003 à Kwa Maritane, en Afrique du Sud, au cours de la conférence « Se connecter au futur de l’Afrique » organisée par Acacia, une autre initiative canadienne dans les NTIC.
Son concept phare est l’innovation. Il s’agit, selon son coordonnateur, d’utiliser toute la palette disponible des nouvelles technologies pour améliorer la connectivité de l’Afrique et surtout la rendre moins chère à l’usage ; car, non seulement l’Afrique a la télédensité la plus basse au monde mais on y trouve aussi le coût de connectivité le plus élevé. Pour renverser la tendance, Connectivité Afrique se fonde sur un certain nombre de principes directeurs : prise en compte de la demande africaine, nécessité du dialogue dans le développement des projets, concentration sur l’expertise et le renforcement des capacités africaines et mise en avant des projets présentés par des organisations à but non lucratif. Il espère ainsi toucher les 53 pays africains, sur les trois ans de son déploiement, en finançant des projets qui se distinguent par leur caractère innovant, mettent l’accent sur la recherche-développement ou privilégient le partenariat et les convergences à travers un déploiement régional.
Parmi les financements déjà entrepris, on peut noter le Réseau d’information sur la santé en Ouganda (UHIN), fondé sur le réseau GSM, pour le partage d’information entre les travailleurs de la santé en Ouganda, le projet OPEK (Ordinateurs pour les écoles du Kenya), modèle communautaire de recyclage d’ordinateurs où les entreprises locales offrent leurs ordinateurs amortis et même leur temps dans les écoles, le projet PIRA (Pairage Internet dans la région de l’Afrique), une tentative qui entre dans le cadre d’une « agrégation » du trafic Internet en Afrique, et le projet d’incubateur technologique du MICTI pour appuyer des compétences spécialisées au Mozambique pour l’émergence de start-up et la création d’emplois. L’initiative Connectivite Afrique a son site Internet http://www.connectiviteafrique.org/.
A.j. Coly
(Source : Le Soleil 24 janvier 2004)