Le siège du Centre de recherche pour le développement international (Crdi) a servi de lieu de lancement officiel du nouveau projet de connexion de l’Afrique par les Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Appelé Connectivité Afrique, c’est un projet financé à hauteur de 12 millions de dollars canadiens (5 milliards de francs Cfa) par le Fonds canadien pour l’Afrique pour trois ans. Le projet concerne 53 pays africains.
Selon Steve Song, son coordonnateur, le projet Connectivité Afrique vient appuyer des initiatives innovantes dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Il vise également des projets qui visent à faciliter la recherche-développement en Afrique. Il a remarqué que les nouvelles technologies, comme l’Internet, ont été portées en Afrique par le commerce, « alors qu’en Europe et en Amérique, ce sont les Universités qui ont été à la base du développement de l’Internet ». Connectivité Afrique voudrait jouer sur les deux tableaux. Le souci de ses promoteurs semble de promouvoir la dissémination de l’outil informatique et des Ntics dans toutes les couches de la société, et à des coûts plus abordables pour les populations d’Afrique. l’ambassadeur du Canada, M. Denis Thibault, a voulu démontrer, en donnant l’exemple de l’enseignement à distance, que la connectivité de l’Afrique était une réalité dans certains domaines.
Il a cité l’exemple de certains étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, qui suivent maintenant des cours d’informatique de l’Université de Laval, au Canada, par l’enseignement à distance. Ils se voient délivrer un diplôme à la fin de leur cursus, comme s’ils se trouvaient physiquement au Canada. Cette forme de connectivité, qui rapproche les peuples, devrait être étendue, selon le diplomate. Pour que cela soit encore plus possible, les pays africains devraient s’ouvrir encore plus aux technologies les plus modernes et les plus performantes. Steve Song a déploré le fait que « peu de pays africains autorisent actuellement l’utilisation de la Voix sur Ip (VoIp) et de l’Internet sans fil ».Ces deux avancées technologiques permettent, avec des installations très peu coûteuses, d’atteindre des niveaux de connection plus performants à l’heure actuelle. Même au Sénégal, le monopole de la Sonatel sur les services « à valeur ajoutée », empêche encore la dissémination de ces formes de technologie. Malgré leur faculté de réduire les coûts de facteurs de manière drastique. Le coordonnateur de Connectivité Afrique a, dans son exposé, souhaité que les pays d’Afrique lèvent les barrières qui empêchent le développement des Ntics. Ce que n’a pas semblé contester le ministre de la Communication, M. Mamadou Diop Decroix, présent à la cérémonie.
Connectivité Afrique se veut la réponse du Canada au plan d’action pour l’Afrique adopté par le sommet du G8 tenu à Kananaskis, au Canada, en 2002. Ses promoteurs pensent qu’il répond également aux vœux du Nepad de réduction de la fracture numérique.
Mohamed GUEYE
(Source : LE Quotidien 20 janvier 2004)