Congo-Brazzaville/Médias : Mise en garde aux journalistes reprenant les textes des réseaux sociaux
samedi 3 février 2018
Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a échangé, le 2 février à Brazzaville, avec les professionnels de la presse écrite au sujet de la reprise dans certaines publications, des articles traités sur la toile, sans vérifier leur authenticité.
Philippe Mvouo a fustigé une pratique professionnelle qui n’obéit pas, selon lui, aux normes éthiques et déontologiques du métier de journaliste. « La forte propension de certains journaux à scandale ou en quête de sensation est de faire des réseaux sociaux leur source principale d’information au détriment des agences de presse formelles et de la vérification des faits », a déclaré le président du CSLC.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les réseaux sociaux rendent plus fluide la circulation de l’information, certes, mais certains de leurs exploitants, a-t-il insisté, dérangent par leur manière de « fabriquer » les nouvelles dans le seul but de nuire, de déstabiliser, de déséquilibrer, de violer les consciences et d’intoxiquer l’opinion à des fins inavouées.
A contrario, le président du CSLC a noté que les réseaux sociaux ne sont pas des mauvaises sources ou moyens d’information. « Je ne relève ici que le côté pervers des réseaux sociaux qui, malheureusement et assez étonnement, attire les journalistes professionnels », a renchéri Philippe Mvouo.
Le phénomène de « Fake news » est normal, a-t-il déclaré, parce que relevant des évolutions technologiques portées par l’internet qui structure l’homme moderne en remodelant sa nature socioculturelle. Cependant, a-t-il ajouté, la conséquence immanente est le renversement des valeurs ou la négation inconsciente de son humanité.
L’orateur a invité les journalistes, notamment de la presse écrite, au ressaisissement. « J’ai voulu communiquer sur ce phénomène, parce que le régulateur ne peut rien devant l’effet dévastateur de l’exploitation vicieuse des médias sociaux, lesquels, avec internet, ne sont pas condamnables. Cependant, il convient de rappeler que dans le système global de régulation de la communication à l’ère du numérique, les limites techniques sont certaines pour le régulateur », a-t-il précisé, avant de conclure qu’en ce qui concerne la presse écrite, le régulateur a le pouvoir de sanctionner les journaux qui se livrent à l’exploitation sans vérifier des articles des réseaux sociaux.
(Source : Les Dépêches de Brazzaville, 3 février 2018)