Congo-Brazzaville : L’UIT plaide pour la suppression des frais d’appel roaming
lundi 4 mars 2019
L’institution estime insuffisantes les mesures jusque-là prises par les États de la sous-région pour améliorer l’accès aux infrastructures électroniques et considère, pour autant, les frais d’itinérance (roaming) comme un frein à l’intégration et appelle les acteurs économiques à baisser les coûts de leurs services.
La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) est vaste de plus de dix pays membres et compte près de deux cents millions d’âmes. Il est fréquent que les citoyens de cet espace se déplacent d’un pays à un autre ainsi de suite. Mais beaucoup de ceux qui passent les frontières ont adopté le réflexe d’éteindre leur téléphone portable ou de ne pas s’en servir, en raison des coûts élevés des appels téléphoniques.
En effet, lorsqu’un consommateur utilise son mobile à l’étranger, l’appareil se connecte automatiquement au réseau de téléphonie local où il se trouve. L’opérateur télécom étranger facture alors ce service à l’opérateur domestique, qui fait supporter ces frais supplémentaires à ses clients. C’est cette transaction que les acteurs nomment « frais d’itinérance » ou « roaming » en anglais.
Lors de leur quatrième réunion consacrée à l’adoption d’un plan consensuel de déploiement des infrastructures de communications électroniques en Afrique centrale, le 1er mars à Brazzaville, les ministres en charge des télécoms ont pris un certain nombre d’engagements tels que l’interconnexion des pays, la mise en place d’un catalogue des tarifs et l’harmonisation des textes règlementaires.
Le représentant de l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour l’Afrique centrale et Madagascar, Jean-Jacques Massima Landji, pense qu’il faut aller au-delà de la volonté politique pour atteindre la volonté économique. Celui-ci pointe du doigt les structures étatiques comme les agences de régulation du secteur, qui ne font pas assez pour faciliter l’accès aux biens et services à la population.
À en croire le représentant de l’UIT, le tarif élevé actuel du roaming ne se justifie pas. « Les appels téléphoniques entre les pays se sont améliorés grâce aux infrastructures fibres optiques. Depuis Brazzaville, le consommateur peut appeler directement à Kinshasa sans payer des frais de communication à une agence que ce soit. Le même client peut se rendre en République démocratique du Congo ou dans un autre pays, sans avoir changé sa carte Sim », a souligné Jean-Jacques Massima Landji, sans donner plus détails.
D’après certains spécialistes, les pays membres de la CEEAC doivent parvenir à un accord visant à limiter les marchés de gros de l’itinérance. Cela revient à plafonner le coût des services facturés par les opérateurs locaux aux opérateurs nationaux, en vue de supprimer, à terme, les frais d’itinérance supportés par les clients. Si un compromis est trouvé, le consommateur ne paiera plus de frais supplémentaires lorsqu’il voyage au sein de la sous-région.
Les pays membres de la CEEAC sont l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.
Fiacre Kombo
(Source : Les Dépêches de Brazzaville, 4 mars 2019)