Congo Brazzaville : 100% des cartes SIM Airtel et MTN achetées à Pointe-Noire et Dolisie ne sont pas identifiées, l’ARPCE menace !
samedi 21 août 2021
Les opérateurs de télécoms MTN et Airtel sont passibles d’une sanction. Telle est la résolution de l’Agence de Régulation des Postes et des Communications électroniques (ARPCE), du lundi 26 juillet 2021. En clair il est reproché à MTN et Airtel de ne pas respecter les engagements pris par l’ARPCE en matière d’identification d’une grande partie d’abonnés. Le rappel à l’ordre de l’ARPCE est consécutif à une enquête diligentée du 18 mai au 30 juin 2021 dans les villes de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso.
Les deux entreprises de télécommunications s’étaient ainsi engagées à « identifier tous leurs points de vente fixes et mobiles, à sensibiliser leurs distributeurs agréés à l’enjeu lié à cet assainissement et à limiter le nombre maximal de SIM de chaque individu à cinq ». C’était au terme d’une réunion tenue le 19 octobre 2017. Elle portait sur l’assainissement du secteur des télécoms au Congo.
Pour le directeur général de l’ARPCE, Louis-Marc Sakala, « le constat est alarmant parce que sur les enquêtes effectuées à Brazzaville qui a le plus grand taux d’identification bien fait, il en ressort que 70% des cartes SIM sont bien identifiées et 30% ont malheureusement une mauvaise identité. La grande surprise est du côté de Pointe-Noire et Dolisie où sur 100% des cartes SIM achetées, aucune n’a fait l’objet d’identification ». C’est le fait de la vente de cartes SIM pré-identifiées par des revendeurs et la détention par un seul abonné de plus de six cartes SIM. MTN et Airtel.
Revers des cartes SIM pré identifiées
Au Congo ainsi qu’au Cameroun, l’on enregistre des cas d’escroquerie par mobile money et de chantage, du fait de la vente des cartes SIM pré activées. Pour le cas d’escroquerie, par exemple, tout commence généralement par un vol de téléphone ou l’égarement de ce dernier. L’individu de peu de foi recourt très souvent à une méthode très connue : adresser quelques messages de détresse aux contacts de la victime, se faisant passer pour elle. Sollicitant une aide financière, l’arnaqueur communique un numéro identifié à un autre nom, pour que soit opérée une transaction d’argent.
D’autres sillonnent les guichets de transferts d’argent, à la quête de promoteurs peu avisés. Urbain Michel Mballa, gère un point Orange money au quartier Nkoabang sis à Yaoundé. Il a mordu à l’hameçon. « Un monsieur est arrivé et désirait effectuer un dépôt Orange de 100.000 FCFA. Après avoir communiqué le numéro, j’ai engagé la procédure d’envoi. Soudain, il m’a demandé de l’arrêter tant il s’était trompé de numéro. Il est reparti avec l’argent qu’il avait déjà déposé sur le comptoir. Juste cinq minutes après qu’il est parti à bord de son véhicule, j’ai reçu un message indiquant que la transaction était réussie. J’ai tout essayé pour qu’on le traque ou bloque le numéro. En vain. Lorsque j’ai sollicité le service client, l’on m’a informé que le numéro en question avait effectué un retrait de 100.000 FCFA, il y a cinq minutes. J’ai tout essayé pour qu’on le traque. En vain », s’est-il indigné.
Jean Materne Zambo
(Source : Digital Business Africa, 21 août 2021)