L’École Supérieure de Communication et de Management (ESCOM) a organisé samedi, dans ses locaux, une journée de réflexion sur les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. « La prééminence des NTIC dans notre vie de tous les jours » et « Le Droit face aux NTIC » ont été les deux thèmes développés respectivement, au cours de cette rencontre, par Amadou Top, directeur d’OSIRIS, expert en NTIC et Me Alioune Sall, avocat à la Cour. La rencontre a été présidée par le directeur de la Communication, en présence de la présidente du Haut Conseil de l’Audiovisuel et d’autres personnalités.
Aujourd’hui, nous sommes dans un monde où l’information est devenue une donnée essentielle dans la performance des organisations. Elle est de ce fait au centre de leurs préoccupations, puisqu’elle permet la circulation des idées, mais surtout la mise en relation des hommes. M. Amadou Top, en introduisant son thème, a fait savoir que du point de vue économique, l’émergence de la société de l’information se caractérise par la place centrale prise par l’information et les technologies associées à la fois comme facteur de production et comme produit à part entière.
Toutefois, il note que la révolution de l’information en cours transforme de manière profonde le système productif, déplace les emplois et en crée d’autres. Elle change les conditions de la concurrence entre les entreprises et les Nations. À en croire M. Top, en élargissant l’accès à l’information, à la culture et à la connaissance, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) peuvent contribuer à la réduction des inégalités sociales. Les TIC ouvrent un nouvel espace pour le développement des sociétés humaines, en offrant des possibilités d’effectuer des démarches administratives par le biais de ce qu’on appelle la téléprocédure.
L’utilisation des TIC induit une transformation forte du contenu de la plupart des métiers. Il y a en effet une tendance à un travail de plus en plus autonome et une mutation des rapports d’équipe. M. Top indique que leurs effets sur les manières dont les hommes travaillent, pensent et socialisent leurs relations posent déjà des problèmes complexes aux décideurs et aux citoyens. Assurément, nous allons vers un effondrement des pyramides hiérarchiques avec des sociétés où des rapports de commandement céderont la place à des formes d’autorités négociées. Pour M. Top, on a, dans le monde, une économie immatérielle caractérisée par la relation entre les hommes mais surtout entre les idées et les images.
Me Alioune Sall, en intervenant sur le thème intitulé « Le Droit face aux NTIC », affirme que les nouvelles technologies sont porteuses à la fois de promesses et de périls. Donc, la légitimité de l’interrogation des sources juridiques devant un tel phénomène est amplement justifiée.
Le Droit est interpellé dans la résolution de ces nouvelles réalités sociales. Selon Me Sall, si l’on doit étudier les rapports entre le Droit et les NTIC, il faut suivre certaines démarches. Il urge d’abord de voir les types de rapports que le Droit peut entretenir avec ces réalités nouvelles et ensuite voir les particularités de la règle de Droit.
MATHIEU BACALY
(Soource : Le Soleil 7 juin 2004)