Pour forcer leur entrée au capital de SONATEL qui avait un chiffre d’affaires de 77,7 Milliards en 1996, France Telecom n’avait décaissé que 70 milliards (soit 90% du chiffres d’affaires) versés à l’état du président à l’époque, Abdou Diouf. Pourquoi 20 ans après, la rédaction de iGFM (groupe Futur Média) et autres médias à la merci du régime veulent-ils nous faire croire que « le Président Macky Sall aurait pressé Orange » ? Alors qu’on annonce aux sénégalais que c’est SONATEL donc le groupe et non Orange (France Telecom) uniquement, qui va décaisser 100 milliards de Fcfa pour offrir à Orange une licence 4G et plus grave encore une prolongation de sa concession dans le groupe SONATEL accordé depuis 1996. Pourquoi c’est ce dernier même qui décaisse 100 milliards pour qu’une multinationale hors-groupe (Orange) puisse rester dans le groupe pour une durée indéterminée ? Sachant que c’est Orange qui demande de rester en concession dans le groupe SONATEL. C’est quoi tous ces tours de magie ?
Comment une concession d’un groupe qui produit 10 fois plus de bénéfices 20 ans après, avec un chiffre d’affaires de 863 milliards en 2015 en croissance constante, peut être vendue au même prix qu’en 1996 ? C’est à dire 70 milliards si on retire les 30 milliards du 4G qu’avait demandé l’ARTP et que Orange avait refusé pour justement faire ce tour de passe-passe ? Y a-t-il besoin de faire une surperbe grande école de commerce ou d’ingénieur pour savoir que c’est une arnaque que l’état sénégalais en complicité des représentants de France Telecom veulent faire avaler aux populations sénégalaises avec la complicité de journalistes qui n’ont aucun sens de l’intérêt national ni de la déontologie qu’impose leur métier ? Au prorata, Orange devrait payer 90% du chiffre d’Affaires actuel pour rester dans le groupe. Soit 776,7 Milliards de Fcfa surtout si l’on prend en compte de l’escroquerie fougueuse dont France Telecom a fait preuve lors de l’acquisition d’une licence pour le groupe au Liberia et d’autre part au Burkina Faso. SONATEL avait déjà décroché une licence de télécommunications au Libéria, avant que Orange France ne le soudoie (« souffou ko ») pour en racheter une autre à l’état libérien et obliger la SONATEL à la partager inégalement de façon à ce que Orange puisse avoir la majorité absolue des actions du groupe SONATEL lorsque les capitaux feront qu’un avec le groupe SONATEL. D’où la condition « imposée à l’état sénégalais » de virer tous ses représentants sénégalais qui le gênaient dans le Conseil d’Administration du groupe SONATEL.Et tout cela sous le regard de cadres sénégalais de la boite et d’une poignée syndicalistes corrompus qui préfèrent se taire au risque de perdre leurs privilèges. Et non seulement, il faut ajouter le fait que Orange impose des tarifs exorbitants au Sénégal et des facturations illégales dans un état de droit. Des abus dénoncés depuis 2012 qui subissent depuis lors une omerta totale à la fois des médias bénéficiant des « largesses » en publicité de Orange, des associations de consommateurs qui touchent des financements de plusieurs Conseils d’Administration dont celui de Orange Sénégal et de l’état qui obéit à toutes les caprices impérialistes des multinationales françaises.
C’est une HONTE qui suivra à Jamais Macky Sall et Cie si l’état venait à signer ce torchon d’accord de concession sur le dos des populations, dont on ne sait absolument rien sur la durée limite. Le peuple sénégalais et ses futures générations ne vous pardonneront JAMAIS cette Trahison, que vous êtes entrain de conclure M. le président Macky Sall. En soyez maudits dirigeants fougueux que pour la Corruption et la Concussion.
M. Macky Sall, à la tête de notre pays, est une menace pour les intérêts du peuple sénégalais. Il est d’une extrême urgence qu’il descend de la tête du pays parce qu’il est entrain d’appauvrir cette nation pour des décennies encore sur cette lancée où il cède à toutes les caprices des autorités françaises avec leurs multinationales derrière elles. Cela personne ne peut le nier au vu de rythme. C’est un défi : Personne ne vous dira dans ce pays ce qu’aurait fait symboliquement M. Macky Sall depuis qu’il est président de la République du Sénégal pour L’INTÉRÊT DE LA NATION sinon se partager avec son clan politique et sa famille les « largesses du pouvoir » comme il le qualifie à propos des détournements faits sous Wade. Ce dernier avait au moins et à plusieurs reprises refusé aux autorités françaises des accords qui accentueraient la pauvreté du peuple sénégalais en disant systématiquement NON aux APE de 2000 à 2008, en refusant de céder à France Telecom des actions de SONATEL qui ferait de la multinationale Orange, l’actionnaire majoritaire du groupe sénégalais, en démantelant la base militaire française de Ouakam, etc.
Contrairement à Macky qui dit oui tout le temps aux autorités françaises dont il pense être le seul soutien pour rester au pouvoir. Aujourd’hui, cela n’échappe plus à l’opinion publique que les représentants de Orange veulent être seuls décideurs dans le Conseil d’Administration de SONATEL, un fleuron économique sénégalais. Désormais grâce au président Macky Sall, plus aucun nègre ne les gêneront pour faire ce qu’ils veulent de SONATEL et ainsi continuer leur volonté de démanteler le groupe pour en faire une filiale 100% commerciale dépourvue de toute ingénierie réelle en télécommunications. La multinationale ORANGE s’en fout des syndicalistes patriotes de la SONATEL, encore plus de la souveraineté de l’état du Sénégal à qui il exige « qui doit le conseiller ou pas » en l’imposant de virer 3 membres du conseil d’administration de SONATEL. Suite au dernier coup de gueule de l’ambassadeur français au Sénégal sortant, Macky a dû paniquer et est entrain de se dépêcher encore une fois sans aucun vrai dialogue (à l’opposé à ses retrouvailles avec les wadistes), sans consultation, sans demande d’avis de l’assemblée, sans poser le débat, et le tout dans une opacité et une discrétion absolues à propos des termes convenus pour prolonger la concession pour Orange au sein du groupe SONATEL. ALORS DE QUI SE MOQUE-T-ON FINALEMENT ?
Aboubakrine Ndiaye
(Source : Dakar Matin, 8 juin 2016)