Les organisations patronales sénégalaises organisent, mardi à partir de 15 heures à la Chambre de commerce de Dakar, ‘’une concertation sur la souveraineté et le patriotisme économiques dans le cadre des concessions et privatisations’’, indique un communiqué transmis à l’APS.
Cette rencontre se tient à l’initiative de l’Union nationales des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS) et des organisations du secteur privé local (CNP, CNES, UNACOIS-JAAPO, GES et MEDS).
La vente d’un bloc d’actions détenues par l’Etat du Sénégal dans le capital de la Sonatel (opérateur historique des télécommunications, à France Télécoms, a provoqué une levée de boucliers des syndicats et des opérateurs du secteur privé sénégalais qui crient à ‘’l’aliénation d’un bijou de famille’’.
Le gouvernement a annoncé, le 8 avril dernier, la cession contre 200 milliards de francs CFA d’une partie des actions qu’il détient à la Sonatel, soit 9,78%, au terme d’un protocole d’accord signé entre les deux parties. Une fois cette transaction aboutie, France Telecom passera ainsi de 42,3% à 52,2% du capital du groupe.
Opposés à cette transaction, les syndicats de travailleurs de l’entreprise ont déposé jeudi un préavis de grève, après avoir organisé notamment un sit-in devant le siège de la société. En outre, le député Iba Der Thiam, vice-président de l’Assemblée nationale, a sur la même question adressée une question orale au gouvernement.
‘’Un droit de préemption avait été signé entre l’Etat du Sénégal à France Telecom en 1997 lors de la première privatisation de la société. Cette clause réserve à l’un des actionnaires la priorité dans la vente ultérieure des actions de la société. C’est tout à fait normal donc d’accorder la priorité aux actionnaires dans la vente des actions’’, a indiqué, mercredi dernier, le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances.
‘’Un besoin d’argent explique l’urgence de la vente des actions de l’Etat à la Sonatel. Tous les pays du monde rencontrent des difficultés à cause de la crise économique et financière. Le Sénégal comme tous les pays a besoin de financer son développement, ses infrastructures, payer ses dettes’’, a expliqué Abdoulaye Diop, au cours d’un point de presse.
‘’Je me demande pourquoi sous prétexte de maintenir un certain équilibre à la Sonatel, on doit menacer la survie des autres entreprises. Nous devons continuer le développement des infrastructures, payer nos dettes et investir dans le développement social du pays’’, a-t-il ajouté.
(Source : APS, 20 avril 2009)
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