Communications électroniques : L’ARTP lance la 1ère édition des journées de concertation sur la régulation du secteur au Sénégal
vendredi 9 août 2024
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) veut créer un environnement de régulation propice à l’innovation, à l’investissement et à la protection des utilisateurs pour un développement harmonieux du secteur. C’est dans cette perspective qu’elle a organisé la 1ère édition des Journées de concertation sur la régulation des communications électroniques. Cette importante rencontre, qui s’est ouverte ce jeudi 8 août 2024, à Dakar, a été présidée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, M. Alioune Sall ; en présence du Directeur général de l’ARTP, M. Dahirou Thiam ; du Pr Abdoulaye Sakho ; de la Directrice générale d’Expresso Sénégal, Mme Fatou Sow Kane ; du président de la commission opérateurs, infrastructure et sécurité, M. Moshen Chirara ; du représentant des associations des consommateurs du Sénégal, Me Massokhna Kane ; entre autres.
Objectif : « poser les jalons d’une régulation adaptée aux besoins du secteur »
Dans un contexte où le secteur des communications électroniques connaît des évolutions technologiques majeures et rencontre de nouveaux acteurs dans son marché, l’ARTP doit s’interroger sur les nouveaux enjeux de la régulation, notamment l’adaptation du cadre réglementaire et les régimes juridiques actuels face aux exigences de célérité et d’encadrement de l’innovation. A ce titre, cette rencontre de deux jours (8 et 9 août) a pour but de réunir les acteurs de l’écosystème pour discuter des défis actuels et futurs, et élaborer des recommandations afin de poser les jalons d’une régulation adaptée aux besoins du secteur au Sénégal.
En effet, ces journées de concertation sur la régulation des communications électroniques ont pour objectif de favoriser un dialogue constructif entre les parties prenantes pour identifier et lever les résistances du marché et formuler des recommandations concrètes. Elles visent également à assurer une participation inclusive qui permettra d’améliorer les processus de régulation.
Ainsi, les participants vont se pencher sur le thème de cette édition, à savoir : « La réglementation, pilier juridique pour le développement de l’économie numérique ». Cette thématique, qui sera abordée lors des sessions permettra d’engager des conversations autour de sujets cruciaux tels que : le développement de la concurrence et la soutenabilité des investissements ; la compétitivité du marché des communications électroniques ; l’inclusion numérique ; la formation et la vulgarisation des outils numériques ; la réglementation comme pilier du développement numérique ; la performance des réseaux nationaux (5G, fibre optique, partage d’infrastructures) ; la souveraineté numérique et l’aménagement du territoire ; l’accessibilité des réseaux et services innovants ; la protection des consommateurs face aux nouvelles technologies.
En effet, des ateliers de 100 personnes ont été organisés pour favoriser les échanges et la collaboration. Il s’agit de quatre ateliers dont chacun est centré sur une sous-thématique bien définie. Atelier 1 : « Des réseaux nationaux performants » ; atelier 2 : « Souveraineté numérique et territorialité des réseaux » ; atelier 3 : « L’accès aux réseaux pour soutenir la fourniture de services innovants » ; et enfin, atelier 4 : « Renforcer les efforts d’inclusion numérique ». Toutes les sessions seront également modérées pour garantir les discussions productives.
« La nécessité d’organiser un cadre de discussions et d’échanges afin de pouvoir dégager une feuille de route pour la régulation du secteur des communications électroniques »
Le nouveau Directeur général de l’ARTP, M. Dahirou Thiam, dès sa prise de fonction, a entamé auprès des acteurs régulés, des visites et rencontres afin de recueillir et de prendre le pouls du secteur des communications électroniques. Ainsi, il est sorti de ces rencontres, la nécessité d’organiser un cadre de discussions et d’échanges afin de pouvoir dégager ensemble une feuille de route pour la régulation du secteur des communications électroniques. « Nous vivons une époque où les communications électroniques jouent un rôle central dans nos vies et l’importance croissante du secteur soulève des défis que nous devons aborder avec intelligence, diligence, responsabilité et innovation. Notre volonté, conformément aux objectifs assignés par les textes en vigueur, est notamment de veiller à ce que l’utilisation et le déploiement des communications électroniques contribuent à faciliter la vie quotidienne des populations dans tous les domaines, à favoriser le développement économique, social et culturel. Pour ce faire, l’ARTP, de concert avec tous les acteurs, compte mettre en place des mécanismes de régulation incitatifs pour faciliter l’accès au service d’internet partout au Sénégal et à des tarifs abordables », a souligné Dahirou Thiam.
Pour lui, la régulation des communications électroniques fait « toujours face à de nouveaux défis », notamment en raison de la mutation rapide et constante des technologies et de l’évolution des attentes des consommateurs. A l’en croire, « la convergence des services, la nécessité de promouvoir et d’encadrer l’innovation, la cybersécurité, la protection des données, la neutralité du net sont devenues des priorités essentielles pour garantir un environnement équitable et sûr pour les utilisateurs et les fournisseurs de services ».
A ces défis, l’autorité de régulation ajoute l’arrivée de la 5G, l’internet des objets, l’intelligence artificielle et les technologies de communication par satellite qui, selon lui, complexifient encore plus les missions de l’ARTP.
Face à ces nombreux défis, Dahirou Thiam soutient que le régulateur doit « adapter le dispositif de régulation pour y répondre, tout en favorisant l’innovation et en assurant une concurrence saine. Sous ce rapport, il estime qu’il est fondamental de trouver « un équilibre entre les impératifs économiques, sociaux et technologiques pour créer un écosystème résilient et inclusif, au bénéfice de tous ».
« L’utilisation responsable du numérique requiert un encadrement juridique rigoureux, à la mesure de nos aspirations, dans un cadre concerté impliquant toutes les parties prenantes »
Présidant la cérémonie d’ouverture officielle des travaux au nom du Premier ministre, Ousmane Sonko, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a apprécié, à sa juste valeur, l’approche du Directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, à travers son initiative qui, pour lui, permettra à tous les acteurs de se prononcer sur les acquis à consolider, les défis à relever et les difficultés à juguler, dans le respect des lois et règlements.
Alioune Sall soutient que l’utilisation « responsable » du numérique requiert un encadrement juridique rigoureux, à la mesure de nos aspirations, dans un cadre concerté impliquant toutes les parties prenantes. Selon lui, même si les marchés des communications électroniques sont libéralisés, « une régulation appropriée permettrait de garantir des services de qualité à des tarifs soutenables » pour les populations.
Par rapport aux tarifs, la tutelle a profité de l’occasion pour exhorter les opérateurs de télécommunications à « faire davantage d’efforts » dans ce sens. Ce, pour « améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais, surtout dans l’accès à internet, devenu incontournable dans les produits de consommations des ménages ». Le ministre compte donc sur l’engagement du DG de l’ARTP pour « asseoir une régulation tarifaire à même de concilier l’équilibre du secteur avec des prestations de qualité pour des communications électroniques accessibles.
(Source : Seneweb, 8 août 2024)