Commission d’enquête : Tigo ferme ses portes aux Sénateurs et renforce le flou
vendredi 16 juillet 2010
La commission d’enquête mise en place par le Sénat, pour en savoir davantage sur les deux sociétés de téléphonie mobile que sont Tigo et la Sudatel n’a pu entendre que cette dernière ; la première ayant décliné l’invitation des parlementaires. Un défi qui doir amener les députés à voter une loi pour qu’aucune entreprise ne puisse refuser de se présenter devant les parlementaires, si de besoin.
Mercredi dernier, la commission d’enquête mise en place par les Sénateurs a pu entendre la société de téléphonie Sudatel. Ses dirigeants ont nié avoir versé des commissions quelconques à de prétendus intermédiaires à l’occasion de l’achat de leur licence, contrairement à ce que révélait la Gazette. Cet hebdomaire avait parlé de 20 milliards de francs, perçus comme commissions. Une information qui a amené le patron de Jean Lefebvre Sénégal, Bara Tall, à lancer une pétition aux fins de faire la lumière sur cette affaire. Mais si Sudatel, dont la licence a été cédée à 89 milliards, selon le ministre de l’Économie et des Finances, a répondu à l’invitation des Sénateurs, ce n’est pas le cas de Tigo.
En effet, Tigo a poliment décliné l’invitation. Pourtant un journal du pays de l’Oncle Sam avait publié que le ministre d’État Karim Wade et le conseiller du président Wade en Techniques de l’information et de communication, Thierno Ousmane Sy, avaient réclamé à Millicom 100 milliards de nos francs, pour qu’elle continue d’exploiter sa licence, qui lui avait été vendue par l’ancien régime socialiste ; pour une somme de 50 millions de francs Cfa. L’accusation, portée contre eux avait été réfutée par les concernés. Le fils du président Wade, Karim, avait même menacé de se plaindre contre l’auteur de l’article. C’est dire qu’en choisissant de ne pas se rendre devant les Sénateurs, Tigo renforce le flou. Ce sont nos parlementaires qui sont défiés. Pour qu’il n’ y ait plus jamais çà, ils devraient faire voter une loi obligeant toute société à être entendue par le Parlement, si de besoin. Un député doit faire une proposition allant dans ce sens. La transparence ne s’en trouverait que mieux.
(Source : Xibar, 16 juillet 2010)