Commerce électronique : La nécessité d’aller au-delà des initiatives bilatérales
mardi 7 juin 2011
Les initiatives bilatérales dans le cadre du commerce sans papier ont, au fil des ans, fini de montrer leurs limites. La rencontre de l’Alliance Asie-Europe pour le commerce sans papier (Aseal) tenue hier, lundi 6 juin à Dakar, a permis à des pays comme le Sénégal, avec son statut de correspondant, de militer pour des initiatives multilatérales.
Le 6ème Forum de l’Alliance Asie-Euope pour le commerce sans papier (Aseal) qui s’est tenu hier, lundi 6 juin à Dakar et dont l’objectif est dominé par la problématique du commerce international sans papier et de faciliter la gestion des importations et des exportations d’un pays à un autre dans le domaine du transfrontalier, est perçu comme un déclic pour amorcer une nouvelle démarche dans la dématérialisation.
Ces assises de Dakar ont permis de constater que sur le plan international, il s’est toujours agi de voir comment mettre en œuvre des projets pilotes bilatéraux entre pays pour faire avancer la dématérialisation, malgré tous les écueils rencontrés dans le cadre du commerce sans papier à l’échelle de plusieurs pays. Une opportunité choisie par l’Administrateur Général de Gainde 2000, M. Ibrahima Nour Edine Diagne, pour faire remarquer que « différents projets pilotes ont eu des fortunes diverses entre pays mais souvent limitées à des opérations précises et ponctuelles ». Devant cet état de fait, M. Diagne a justifié que « c’est pour cela que ce rendez-vous de Dakar est important parce que nous nous sommes rendus compte qu’il faut aller au-delà des initiatives bilatérales multiples et vers une approche plutôt multilatérale ».
Ce qui, à son avis, « nécessitera de redéfinir le rôle de l’Aseal pour qu’elle soit capable d’être présente au niveau des instances de normalisation internationale et aussi celles qui organisent le commerce international ». Et de poursuivre : « Ceci pour intégrer la problématique de la dématérialisation sur le plan mondial et faire en sorte qu’il y ait des recommandations internationales qui puissent s’appliquer au niveau de tous les pays ». Sur cette lancée, les participants du forum Dakar ont jugé nécessaire de mener un plaidoyer au niveau des instances internationales en charge du commerce comme le système des nations unies, l’organisation mondiale du commerce...
Le forum de l’Aseal, organisé par la Direction Générale de la Douane et le GIE Gaindé 2000 a enregistré la participation d’une trentaine de délégués venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de Madagascar, de la République de Congo, du Maroc, de la Malaisie, de la Belgique, de la France et de l’Allemagne. Une mobilisation qui, selon le président de l’Aseal, M. Jean Marc Dufour, marque l’intégration de l’extension de l’Aseal au niveau du continent africain.
Les échanges ont permis de constater que la plupart des pays africains qui se sont lancés dans le commerce sans papier connaissent presque les mêmes difficultés qui sont relatives à l’inadaptation d’un environnement juridique, le problème de l’acceptation de la signature numérique par les pays avec qui on échange ou bien le système bancaire...
Le Sénégal qui est un membre observateur de l’Aseal ne devrait pas s’inquiéter sur certains points, étant donné les étapes réalisées dans la dématérialisation au niveau national et les jalons posés à l’étape internationale notamment son partenariat avec la Malaisie qu’il veut utiliser pour s’ouvrir à toute l’Asie. « Le Sénégal est aujourd’hui de plein pied dans la dématérialisation et nous voulons pousser cette initiative de l’Aseal pour que nous n’embarquions pas le pays et l’Afrique en général dans des initiatives bilatérales généralement coûteuses avec des résultats qui ne sont pas forcément appréciables. Nous avons donc intérêt à pousser cette dimension mondiale de sorte à ce que nous allons faire avec le Mali, la Côte d’Ivoire et les autres pays, ait une portée internationale. On n’aura pas besoin de refaire les mêmes efforts à chaque fois qu’il s’agira d’entreprendre une initiative allant dans ce sens », a souligné M. Diagne.
La rencontre de Dakar soulève la problématique même de l’appellation de l’Alliance Asie-Euope pour le commerce sans papier, du moment qu’il est attendu l’intégration des pays africains dans cette organisation. La réflexion sera poursuivie lors du Forum Africain pour le Commerce Electronique qui se tiendra aujourd’hui, mardi 07 Juin 2011 à Dakar. Il est souhaité que cette idée connaisse son épilogue avec la Conférence internationale des guichets uniques prévue le mercredi 08 et jeudi 09 Juin 2011 au même lieu.
Bacary Dabo
(Source : Sud Quotidien, 7 juin 2011)