Commerce africain : Afreximbank lance une plateforme de données pour accroître les échanges
lundi 16 juillet 2018
En marge de son assemblée générale qui a pris fin samedi, la Banque africaine d’import export (Afreximbank) a lancé à Abuja une plateforme d’informations sur la clientèle panafricaine dénommée Mansa. L’objectif visé à travers cet instrument est de stimuler le volume des échanges commerciaux africains.
La seconde journée de l’Assemblée générale d’Afreximbank tenue, à Abuja, au Nigeria a été marquée par la mise en place de Mansa, une plateforme d’informations sur la clientèle panafricaine qui apportera une source « fiable unique » de données requises pour effectuer les vérifications nécessaires sur les contreparties en Afrique.
En effet, la plateforme tire son nom de Mansa Musa, puissant dirigeant de l’empire du Mali au 14ème siècle, qui a donné plus de place à l’Afrique dans le monde et a développé le commerce dans le continent en faisant de Tombouctou le centre des affaires. L’objectif de cet outil innovant est d’accroître le volume du commerce au sein de l’Afrique et de limiter les risques liés à la conformité, en renforçant les liens entre les banques et entreprises hors d’Afrique souhaitant faire des affaires avec les banques et entreprises africaines.
Le président d’Afreximbank, Dr. Benedict Oramah, explique que cette nouvelle plateforme est le prolongement naturel de la mission d’Afreximbank « de développer et diversifier le commerce africain ». Selon lui, Mansa stimulera le commerce africain en permettant de faire des vérifications sur le client tout en réduisant la charge opérationnelle et les coûts de mise en conformité.
Autrement dit, Mansa se veut la plateforme centralisée de référence qui permet d’effectuer les vérifications sur les clients à travers le continent africain. En fournissant des informations complètes, elle mettra fin à l’évaluation subjective des clients et éliminera l’idée souvent « injuste » qu’il est risqué de faire des affaires avec des entreprises africaines. Mansa permettra également de mieux connaître le climat des affaires dans un pays et donnera des informations sur des services associés sur le continent.
D’après Oramah, Afreximbank a dirigé la création de cette plateforme sur la clientèle qui permettra également aux établissements financiers et aux sociétés d’Afrique de répondre aux attentes des clients et des partenaires commerciaux tout en assurant une bonne conformité réglementaire. Avec cet outil de données, la banque ambitionne de relever les nombreuses contraintes qui freinent le développement du commerce. A en croire le président d’Afreximbank, il y a actuellement un déficit commercial de 120 milliards de dollars à combler et un gap annuel de 93 milliards pour ce qui est du financement des infrastructures commerciales. L’autre défi, c’est l’augmentation de la part de l’Afrique estimée à 3 % dans le commerce mondial.
Abdou Diaw
(Source : Le Soleil, 16 juillet 2018)