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Comment nous avons négocié avec la Banque mondiale pour faire du Gabon un champion du numérique

mercredi 27 juin 2018

Politiques africaines

En 2010, le Gabon accusait un retard considérable dans le secteur du numérique. Les coûts d’accès à internet étaient exorbitants et la qualité de service laissait à désirer. Cela était principalement dû à la situation de monopole de l’opérateur historique, Gabon Télécom, et au manque d’infrastructure de transport fibre optique dans le pays. De plus, le cadre légal et réglementaire du secteur ne permettait pas d’attirer les investissements du secteur privé.

Pour changer la donne, nous avons décidé d’intégrer un volet numérique dans l’élaboration de notre plan national de développement : le Plan stratégique Gabon émergent. Ce dernier, prévoyait de réorganiser le secteur et de créer l’Agence nationale des infrastructures numériques (l’ANINF), mais aussi l’Autorité de régulation des communications électroniques l’ARCEP. Nous avons également dû faire des investissements massifs dans les infrastructures numériques et mettre à jour le code de la communication et les textes de loi vieux d’une dizaine d’années.

Afin de mettre en œuvre ce plan, le gouvernement gabonais a pris la décision en 2011 de s’adjoindre les conseils et les services de la Banque mondiale. Au début, personne ne croyait vraiment à la réussite de ce projet, tant il y avait des divergences d’approche sur la stratégie à suivre.

Il nous aura fallu près d’une année de négociations pour trouver un consensus sur le modèle de gestion des infrastructures. D’un côté, la Banque mondiale souhaitait que l’État privatise ses infrastructures, et de l’autre côté, nous ne souhaitions pas faire un investissement sur lequel il nous aurait été difficile par la suite d’avoir un droit de regard.

En tant que président du Comité de pilotage, je ne regrette pas le temps que nous avons pris pour cela. Lorsque les choses sont claires pour tout le monde dès le départ, le projet a plus de chance de réussite. C’est ainsi qu’en mai 2012, le gouvernement gabonais signe un accord de prêt de 58 millions de dollars avec la Banque mondiale pour le financement du projet Central African backbone (a)

Cet accord prévoit le financement du point d’atterrissage gabonais du nouveau câble sous marin ACE, mais aussi le déploiement de 1100 Km de fibre optique jusqu’à la frontière congolaise.

Ce financement comprend en outre la réalisation de toutes les études préalables nécessaires : économiques, techniques, environnementales et sociales. Le projet a aussi pour d’objectif d’améliorer le cadre légal et réglementaire du Gabon dans le domaine du numérique. Les conditions liées au prêt ont permis de s’assurer que chacune des parties respecte ses engagements. Notamment l’accord de mise en concession de l’infrastructure de fibre optique à un délégataire choisie par un appel d’offre international. Ce consensus a rassuré la Banque mondiale et le Gabon qui n’était donc plus obligé de privatiser.

Grace à la mise en service du câble ACE en 2014, les coûts d’accès à internet ont été divisés par 10. L’attribution des licences de télécommunications 3G/4G aux opérateurs a permis de booster la demande en capacité internet, d’améliorer la qualité de service et d’enclencher la révolution numérique au Gabon. En moins d’un an, et grâce au mobile, le Gabon est passé d’un taux de pénétration d’internet de 28 % à près de 72 %. Ce succès a par la suite incité d’autres pays comme la Mauritanie, le Sénégal et le Congo à copier le modèle gabonais d’utilisation d’une société de patrimoine du numérique dans le cadre de projets similaires avec la Banque mondiale.

Le 28 septembre 2015, l’Agence spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication (UIT) a décerné le prix « TIC pour le développement durable » au chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba. Dans son dernier rapport annuel publié le 15 novembre 2017, le Gabon a gagné 10 places dans le classement des indices de développement de l’internet et se trouve désormais en sixième position en Afrique, après le Bostwana et devant le Ghana.

Les réformes entreprises par le Gabon, appuyées par le groupe de la Banque mondiale, ont par la suite permis d’attirer des investissements directs étrangers. C’est le cas par exemple du Groupe Vivendi Africa (GVA), qui a lancé en 2017, sa première opération africaine en tant que fournisseur d’accès internet au Gabon. Elle offre des services de raccordement au réseau à large bande utilisant la fibre optique (FTTx), aux particuliers et aux entreprises. Ce sont ainsi près de 15 milliards de francs CFA qui seront investis sur trois ans. Et une centaine d’emplois directs et indirects créés.

Fort de cette expérience réussie, le Gabon a sollicité un financement additionnel afin de construire 500 km de fibre optique supplémentaire et de développer un réseau régional. Les travaux de cette nouvelle liaison ont démarré au mois de mai 2018 et permettront d’interconnecter le nord du Gabon, au Cameroun et à la Guinée équatoriale. Un pas supplémentaire qui desservira à terme 86% de la population gabonaise en infrastructures très haut débit. Et fera du Gabon, le futur hub numérique de l’Afrique Centrale.

Radwan Charafeddine [1]

(Source : TIC Mag, 27 juin 2018)


[1] Radwan Charafeddine est Conseiller du président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba. Il est également président du Comité de pilotage du projet CAB4. Diplômé de l’École centrale d’électronique de Paris et de l’université d’Aalborg, Radwan Charafeddine a déployé de nombreux réseaux télécoms pour le compte d’Alcatel-Lucent. Depuis 2010, il met en place, pour le compte du gouvernement gabonais, les politiques publiques en matière de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce texte a été publié également sur le blog Africa Can End Poverty de la Banque mondiale sous le titre : “Le projet Central African Backbone, moelle épinière de la révolution numérique au Gabon”.

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