Comment le Togo compte s’appuyer sur le Compact du MCC pour devenir « un hub numérique sous-régional »
mardi 30 janvier 2024
Bénéficiant déjà d’un appui pour structurer son secteur du numérique, notamment de la part du Programme Seuil du MCC et de la GIZ, le Togo devrait être à nouveau accompagné par l’institution américaine dans le cadre de son programme Compact, alors qu’il ambitionne de devenir un hub numérique sous-régional.
Alors que le Togo formule actuellement son programme Compact avec le MCC, un programme de financement estimé entre 300 et 500 millions de dollars, voire plus, qui devrait être opérationnel d’ici à deux ans, c’est-à-dire en janvier 2026 selon le chronogramme, le 25 janvier dernier a marqué le moment de faire le bilan à mi-parcours des préparatifs. La société civile, les acteurs du secteur privé et les parties prenantes institutionnelles étaient présents lors de cette revue de l’état d’avancement de la phase de préparation, qui a débuté il y a un an et devrait se conclure en décembre 2024. À la CMC-MCC, la cellule de mise en œuvre du programme au Togo, on en est à la phase des études de faisabilité des projets, qui dans une prochaine étape seront soumis au MCC pour financement. Dans ce programme Compact, pour lequel le Togo a été déclaré éligible le 14 décembre 2022, deux secteurs sont ciblés : celui des TIC et celui de l’énergie.
Dans le secteur des TIC en particulier, Lomé se mobilise autour de trois projets clés alignés sur sa vision de devenir un hub numérique sous-régional à l’horizon 2030. Cette ambition, soutenue par des partenaires internationaux, reflète une volonté politique forte de digitaliser l’économie togolaise et d’améliorer significativement la connectivité à travers le pays.
Le premier projet se concentrera sur l’évaluation et l’extension de la connectivité internet. Une étude de marché détaillée est en cours pour dresser un diagnostic précis de la situation actuelle, identifier les zones sous-desservies et les opportunités pour les opérateurs de télécommunication. L’approche est censée aider à cerner les besoins spécifiques des populations et à s’assurer que l’expansion du réseau réponde efficacement à la demande croissante de services numériques, explique-t-on au sein de la CMC-MCC.
Le deuxième projet s’attaquera à la cartographie des infrastructures existantes et à l’identification des zones stratégiques pour le déploiement de nouveaux réseaux, détaille-t-on. Envisageant des solutions technologiques innovantes, telles que des alternatives à la fibre optique, ce plan a pour ambition de garantir une connectivité fiable et accessible même dans les régions les plus reculées du Togo.
Quant au troisième projet, il devrait se concentrer sur l’évaluation des besoins en subventions des secteurs public et privé ainsi que des bailleurs de fonds pour le déploiement des infrastructures nécessaires. Selon la cellule, « cet aspect financier crucial vise à établir des indicateurs de rentabilité permettant d’assurer la viabilité à long terme des investissements. »
Au-delà des aspects techniques, une attention particulière est portée aux impacts environnementaux et sociaux des projets. D’après Joseph Doe, analyste projet au sein de la CMC-MCC, des études transversales sont prévues pour prendre en compte la question de l’inclusion numérique, avec pour objectif de « veiller à ce que les bénéfices de la digitalisation profitent à tous les Togolais, sans exclusion ». Les obstacles à l’adoption des paiements numériques vont également être scrutés, avec dans le viseur la création d’une plateforme interopérable pour simplifier les transactions financières.
Cette stratégie globale s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’intégration du numérique dans des secteurs clés tels que la santé, le commerce, la logistique et l’éducation, évaluant les potentiels de croissance et les défis, notamment en termes de sécurité des données, insiste l’analyste projet.
Fiacre E. Kakpo
(Source : Togo First, 30 janvier 2024)