CoinAfrique veut devenir Leboncoin de l’Afrique francophone
vendredi 13 avril 2018
La start-up basée au Sénégal vient de lever 2,5 millions d’euros, l’une des plus importantes séries A du continent.
Deux ans après son lancement, tout s’accélère pour CoinAfrique. La start-up fondée par Matthias Papet vient de boucler une levée de fonds de 2,5 millions d’euros (auprès d’Investisseurs & Partenaires, French Partners et Mercure international), soit l’une des séries A les plus grosses réalisées au sein de l’Afrique francophone . Ce tour de table couronne une année 2017 qui a vu l’appli de petites annonces de la jeune pousse devenir la plus populaire dans son secteur, avec 600.000 téléchargements, et se faire sélectionner dans XL Africa , le programme d’accélération pour 20 start-up orchestré par la banque mondiale.
Un marché potentiel de 280 millions d’individus
« Notre objectif est de passer la barre des 10 millions d’utilisateurs d’ici cinq ans, affiche Matthias Papet. Notre croissance mensuelle oscille entre 10 et 20 %. » Le potentiel est gigantesque. CoinAfrique qui se positionne comme une plateforme de mise en relation entre acheteurs et vendeurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, mise sur les 280 millions d’habitants en Afrique francophones pour se déployer. D’autant qu’entre 25 et 40 millions d’entre eux seraient des utilisateurs actifs de smartphones, et probablement environ 100 millions dans trois ans.
Pour concrétiser sa promesse, la start-up fait face à quelques problématiques : comme l’acquisition de potentiels clients, mais aussi de vendeurs. « Nous devons faire grossir notre base des deux côtés de manière synchrone, explique Matthias Papet. Et le faire en partie autour de verticaux. » Cette audience est cruciale pour monétiser son modèle qui s’appuie pour l’instant essentiellement sur les services optionnels qu’elle propose aux vendeurs, comme Leboncoin le fait en France.
Dakar, le camp de base
S’il a démarré seul, Matthias Papet s’est associé à plusieurs personnes pour structurer sa start-up. Originaire de la Réunion, c’est en prépa qu’il a eu l’idée de CoinAfrique en échangeant avec l’un de ses amis qui travaillait pour un site de petites annonces. Après avoir lancé l’appli au Bénin et au Togo, il a choisi d’installer sa jeune pousse à Dakar au Sénégal, une ville où l’accès aux talents est plus simple. Cet ancrage lui sera essentiel pour valider son bon démarrage, et convaincre les investisseurs, dans un second temps, de remettre au pot afin d’accélérer encore davantage sa croissance.
(Source : Les Echos entrepreneurs, 13 avril 2018)