Coalition ARTP-GVG-Ablaye Wade contre Sonatel : cinq exploits maléfiques contre « Mille » exploits bénéfiques
mercredi 15 septembre 2010
1. Les exploits maléfiques des bucherons :
« L’arbre va tomber et le monde regarde ailleurs » chante Cabrel le rocker français. La Sonatel risque de tomber et le Sénégal regarde ailleurs. La SENELEC croule et le Sénégal vocifère contre elle. Ce parce que l’ombre de son électricité a cessé de rafraichir les millions de sénégalais, les milliers d’entreprises, d’artisans, d’artistes. L’absence de courant a mis sous tension tous les secteurs du pays qui ne supportent plus de payer des factures d’obscurité en lieu et place des factures d’électricité. Qui est responsable ?
Et pourtant les syndicats de la Senelec (Sutelec en tête) s’étaient levés pour dénoncer la mal gouvernance qui sévissait du temps du DG Ibrahima NDAO parent de Momar NDAO de l’ASCOSEN actuel pourfendeur de SONATEL et défenseur de l’ARTP et de WADE. Le Sénégal regardait ailleurs ; Les bûcherons dans une stratégie diabolique planifiée, ont ciblé depuis des années la SONATEL. Après la tentative bloquée par l’Intersyndicale mais non encore réglée de la vente des actions de l’Etat à France télécoms, ils sont revenus avec le mercenariat de global voice et de l’ARTP devenue « une Connexion de la Présidence, s’attaquer à son tronc (le trafic international, près de 30% de sonchiffre d’affaires) sans se soucier » de l’effet de serre » ou du » chauffage climatique » qui s’abattra sur l’environnement économique et social du Sénégal et de la sous région. Car c’est l’un des rares kaïlcédrats ou baobabs sénégalais dont les branches s’étalent dans la sous région (Mali ; les 2 Guinées) et qui ambitionnait d’aller plus loin que ces frontières. )Hélas, des philistins poussent les Sénégalais à regarder ailleurs pour accomplir un véritable hold up. Réussiront-ils ? Ils oublient une donne entre autres, Dieu existe.
Toutefois, l’ARTP et Global Voice ont réussi quand même, par ce décret mortifère, cinq exploits maléfiques :
– Le premier exploit, colossal, vient de GVG qui va réussir à se faire payer 2,5 milliards par mois sans aucun investissement avec seulement une dizaine de travailleurs. Cette Prouesse mensuelle meme avec les investissements annoncés, constitue le résultat annuel opérationnel des grandes banques et assurances du pays qui font travailler des milliers de travailleurs, des milliers de fournisseurs etc....
– Le second exploit est d’avoir réussi à emmener le Président Wade, coordinateur des NTICS dans le NEPAD ; chantre de la lutte contre la fracture numérique et du slogan de la Renaissance Africaine à s’attaquer frontalement au secteur qui lui permet entre autres de briller parmi ses pairs.
– Le troisième exploit, c’est d’avoir pu hypnotiser le patronat (CNES - CNP - UNACOIS - GES - MEDES etc.) qui est resté muet devant cette injure à leur profession en plus du fait de la violation par le décret présidentiel d’un autre grand principe de l’entreprenariat privé relatif à leur prérogative de fixation des prix.
– Le quatrième exploit c’est d’avoir réussi, avec un courage unique et cynique, à organiser contre SONATEL accusée de surperformance et de surabondance, une hystérie collective, chauvine couplée intelligemment à la même hystérie organisée autour de la Senelec pour cause de pénurie et de mal gouvernance. Ils ont réussi à mettre sous le charme de leur sophisme ou le cratère de leur bouche crachant des promesses de milliards, certaines associations de « consommateurs » devenues les avocats du diable (Ascosen de Momar Ndao).
Ces vampires et ces gerfauts du 21ème siècle » ivres d’un rêve non héroïque et brutal » veulent aller à la conquête de l’or de cipango (aujourd’hui les télécoms) (poème de Heredia « les conquérants ») et sont en passe de réussir l’exploit de se transmuer en anges adulés et à transformer l’ange SONATEL en monstre qu’il faut scalper.
+Le cinquième exploit également effarant dans un Etat dit de droit, est que GVG et l’ARTP par le décret proposé à Wade, ont réussi un record de viols des textes de la république ; de la doxa libérale (jeux de la concurrence ; de l’offre et de la demande).
– Un seul décret, le 2010-632 du 28 mai 2010 efface une loi internationale ratifiée par l’Etat ; 4 lois nationales et un décret. Nous renvoyons le lecteur qui en douterait à leur consultation à savoir :
Le règlement des télécoms internationales de L’UIT, ratifié le 15 novembre1994 en son article 1 alinéa 1-5, article 6 alinéa 1-3 (consulter site UIT Dakar) et portant sur l’interdiction de tarification du trafic entrant sauf circonstances particulières, et sous condition de négociation avec les opérateurs et non sous diktat.
– La constitution du Sénégal en son article 13 (respect de la correspondance privée etc.), la loi 94-63 du 22 Août 1994 portant sur l’interdiction des fixations des prix minima au profit des prix plafonds, sauf circonstances particulières ; la loi 2001/15 portant codes télécoms violés dans son exposé des motifs (ancrage du Sénégal à la mondialisation ; avantages comparatifs substantiels pour les investisseurs locaux et étrangers ; respect des lois internationales etc.), dans ses articles 6,8,22,43 parlant de tarifs maxima et non minima et limitant les prérogatives de tarification de l’ARTP aux seuls services sous monopole (le trafic international en principe, n’en fait plus partie) et ceux du service universel.
– Le nouveau code des marchés créés à la suite des nombreux scandales financiers pour éviter que rien ne soit plus comme avant (absence d’appel à la concurrence, opacité sur le contrat etc....).
– Le décret 97-715 du 19 Juillet 1997 portant concession à Sonatel de l’exploitation du réseau en son article 3-4-2-1 et déléguant pendant la durée de la concession qui finit en 2016, la prérogative de fixer ses tarifs. La création de l’ARTP postérieure à ce décret, ne met pas cela en cause mais soumet chaque partie à un devoir de consultation réciproque avant toute décision.
Naturellement un tel désastre juridique ne peut que produire un désastre, économique au regard des conséquences sur la SONATEL, voire sur TIGO et à termes sur Expresso qui se veut être pour l’instant leur complice.
Wade notre Président dit on économiste et juriste avait dit qu’il ne souhaiterait pas prendre le pouvoir en marchant sur une route jonchée de cadavres. Mais au plan économique, force est de constater la désertification économique pour ne pas dire le génocide économique en cours qui a mis par terre les secteurs de l’énergie, la pêche, le transport terrestre, aérien et maritime, les ICS, la SAR etc. Aujourd’hui, la hache ou plutôt la tronçonneuse des bucherons (GVG-ARTP, Ascosen) campe sur la SONATEL et les mécanismes de destruction induits par le décret sont les suivants si on laisse les cyclopes frapper et ouvrir la boite de Pandore :
– La réaction des opérateurs étrangers qui ont commencé à appliquer la réciprocité sans compter d’autres mesures en perspectives tels que lechangement de routage, le blocage de la destination Sénégal etc.... l’ARTP, surprise, confondue dans ses contre vérités et embarrassée, tente de dénaturer en parlant de manipulation des filiales par France Télécoms (FT). Seulement, Maroctel, Areba (MTN Afrique du sud en Guinée) sont tous anti FT. Dakar zone de hub sera détrôné par une autre capitale de la sous région après un travail quasi ancestral.
La SONATEL (comme le souhaitent malicieusement ses détracteurs à l’affut pour la sabrer d’avantage ce moment venu) sera obligée de relever les tarifs face à cette guerre des prix qui a déjà commencé non pas par le marché mais par la bureaucratie d’Etat à l’ère de ce qui aurait du être le Mieux d’Etat. En outre, et comble de paradoxe, la coalition anti décret a commencé en Afrique (60% du trafic entrant) avec la réaction du regroupement des patrons des télécoms de la sous région(COTOA) et des ministres des télécoms de la dite zone. Réaction de Renaissance Africaine ou de Répulsion sénégalaise ? Incohérence de notre Président.
– Le second mécanisme de destruction sera la colère des consommateurs pour cause de chéreté ; d’abord les émigrés qui vont voir se dévaluer leurs cartes prépayées par une triple augmentation (surtaxe de l’Etat Sénégal et surtaxe des opérateurs distants sur le trafic sortant Sénégal que devront payer ensuite leurs parents pour appels ou rappels ; réactions de Sonatel, de Tigo ou Expresso pour gérer leurs marges et leur équilibre).
Une escalade d’enfer qui mènera tout droit à un concert de colère.
Du reste, la réaction de la diaspora a déjà commencé en France aux USA en Italie pour là encoreapporter un démenti cinglant à l’Artp.
L’autre réaction des consommateurs sera la rétention de leurs besoins de communication ou pour certains la recherche des voies détournées (la fraude par les routes grises) avec plusieurs formes de complicité d’où une chute du trafic entrant d’abord et dialectiquement entrant et sortant ensuite.
– Le 3ème mécanisme de destruction sera financier. En effet, les conséquences des deux premiers mécanismes, de guerre des prix, de chute du trafic, de détournement de trafic aboutiront à une baisse du chiffre d’affaire de SONATEL, de son résultat d’exploitation, de ses investissements, de ses impôts, tva et autres taxes à payer à l’Etat (l’Etat travaille aussi contre l’Etat).
Ce mécanisme sera d’autant plus aggravé que facturation ne signifiant pas recouvrement, la SONATEL devra dans tous les cas payer GVG et l’ARTP dès la présentation de la facture avant même que le correspondant étranger n’ait payé sa part.
Ce phénomène sera aggravé par le fait que l’ARTP ignore le phénomène de la Balance de trafic car SONATEL n’est pas créditaire dans toutes les directions. Il existe des relations où elle peut être débitrice et sera donc doublement pénalisée. Aucune entreprise ne peut résister à un tel rythme de décaissement face : à des concurrents actifs et parfois soutenus au plus haut niveau ; aux besoins d’investissement ; aux salaires ; aux fournisseurs ; aux dividendes ; aux impôts etc...
Au demeurant, il convient à ce stade de souligner que,la bataille contre la fraude et pour le contrôle de l’exhaustivité du trafic que personne du reste, n’a jamais contesté à l’Artp au regard des dispositions du code, n’est qu’un leurre. Jamais ,l’Artp n’ a sonné l’alarme à ce sujet pour en discuter comme point focal avec les opérateurs qui du reste seraient les premières victimes d’un tel dysfonctionnement. En plus, quels interets défendraient les opérateurs en cachant leur trafic alors qu’ils ont des contraintes de résultats ;de dividendes ; d’impots ; d’investissements d’amortissements et d’efficacité sous le contrôle d’un Conseil d’administration ou siège l’Etat ? Le comble de la contradiction est que GVG et sa Marraine pour mieux toucher le cœur des citoyens s’offusquent des résultats énormes de Sonatel taxée de voleurs et donc accusée à la fois de trop et de peu.
En définitive, même si tout ceci s’avérait exact, la fraude et les caches de trafic ne peuvent avoir en aucun cas, un niveau qui justifierait une rémunération de 2,5milliards de frs par mois sans coup férir. Leurres d’écumeurs et d’écrémeurs téméraires pour sortir avec la Lueur de tant de milliards. Mais pour arroser QUI ou QUOI ? AL Capone et Dillinger n’ont jamais réalisé une telle performance démoniaque.
II- Les exploits bénéfiques de Sonatel
En raccourci pour les besoins de cet article, on peut les ranger en trois rubriques : exploits techniques, financiers et sociaux pour ne pas dire sociétaux.
A- Exploits techniques :
La Sonatel a permis au Sénégal d’être parmi les premiers pays d’Afrique à rentrer et à être ancré dans la modernité pratiquement sans assistance technique (réseau automatique, réseau numérique (RNIS, x25) internet, Mercure, GSM etc...).
Du premier câble sous-marin qui relie depuis le 19è siècle Dakar à tenerife et jusqu’à Brest, en France, le Sénégal est connecté au monde par un maillage interne et externe très dense par voie terrestre, aérienne, maritime (câble sous marin ; satellite de Gandoul ; Faisceaux hertziens ; fibres optiques).
Ce support technique a été valorisé par la négociation de 40 contrats directs bilatéraux avec les plus grands opérateurs mondiaux que le décret2010/632 est entrain de détruire.
En tant que facteur de production, les télécoms ont placé les entreprises et les citoyens dans des conditions d’avantages comparatifs aux normes standards mondiales. Dakar a plusieurs fois abrité de très hauts sommets mondiaux sans aucun couac technologique(ex de la 3G+ remise aux autorités lors du sommet de l’OCI)
B- Au plan financier :
La Sonatel est devenue le premier contribuable de l’Etat. Dans ce cadre, elle aura profité plus au régime de l’Alternance qui ne l’a pas conçue (environ1000 milliards de frs de recettes engrangées) qu’au régime PS qui l’a enfantée (près de 200 Milliards). Sa contribution au PIB par le renforcement de sa capacité « de production »et les valeurs ajoutées concomitantes ; ses résultats souvent décriés, sont entres autres des preuves éloquentes. La Sonatel est la seule société sénégalaise cotée à la Bourse d’Abidjan qui lui fait obligation d’être visible et lisible par tous (qui connaît de façon systémique, les résultats de Tigo, Kirène, cimenteries, SDE, ICS, BICIS, ... banques etc. ?...). Elle est la première capitalisation de la BRVM sur la quarantaine d’entreprises ivoiriennes et sous régionales présentes et verse régulièrement des dividendes avec un taux d’endettement faible .Elle est une des rares entreprises du Sénégal qui investit en local dans la sous région en plus de l’exportation de l’expertise nationale (Ikatel, les deux Guinées) en se donnant l’ambition d’aller plus loin investir des marchés puissants bien que sous ce rapport, elle se trouve bloquée par France Télécoms.
C- Au plan social et sociétal :
La Sonatel avec l’action de Tigo a réussi l’exploit de la démocratisation de l’accès au réseau avec un taux de pénétration téléphonique de 65% (presque 7 sénégalais sur 10 ont le téléphone). Elle fait travailler des milliers de personnes, des milliers de fournisseurs qui perçoivent en moyenne depuis 5 ans 50 Milliards de francs Cfa par an ; des milliers de distributeurs, de travailleurs indirects (sous-traitance), des stagiaires etc. ...
– La création et l’action de la Fondation Sonatel en tant que devoir de croissance partagée pour échapper aux aimants d’un productivisme technocratique au service des seuls actionnaires, démontre la conscience de sa responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Des Milliards injectés depuis sa création dans la santé, l’éducation, la culture, sans compter les nombreuses actions de sponsoring pour soutenir le sport (football, basket, lutte etc. ...)
– Le secteur des télécoms, sans être le seul libéralisé, est pourtant et malheureusement le seul à offrir constamment des baisses de tarifs grâce aux gains de productivité que l’activité secrète ,à côté du secteur des carburants, du transport, de la cimenterie etc.
– Ses travailleurs et leur Intersyndical se sont
distingués en 2006 par leur contribution à la création de Dakar Dem Dik à hauteur de 50 Millions pour soutenir le redressement du transport sans percevoir depuis 10ans le moindre dividende pour des actions qui valaient chacune 100.000f Cfa au moment où l’action Sonatel était de 30.000f Cfa (fait unique au Sénégal et en Afrique).
– Le fonds commun de placement retraite complémentaire épargne FCPE/CR, une des rares expériences de retraite par capitalisation du Sénégal et de la sous région, est devenu à coté des grandes banques et assurances, un des acteurs clés du marché financier local et sous régional et qui a prêté à l’Etat sénégalais environ 200 millions de francs Cfa de par les emprunts obligataires lancés par ce dernier.
– Près d’une dizaine de cités coopératives abritant en moyenne chacune prés de 100 familles, à travers un effort d’épargne de plusieurs milliards de francs utilisés par les banques et des centaines d’entrepreneurs du BTP. L’expérience devrait continuer.
– Ces deux derniers exemples, en tant qu’effort et culture d’épargne, mettent les sonatéliens dans une posture d’exemples à suivre en tant qu’un des critères indispensables pour l’objectif d’un Sénégal émergent.
– L’enrichissement du patrimoine bâti avec les agences de Dakar et des régions comparées à Tigo (« Gann du tabax », l’étranger ne construit pas) et autres investisseurs. La construction du futur siège, sera le point culminant de cette contribution retardée depuis deux ans par certains administrateurs de FT.
Voilà les trois exploits entre autres, que les bucherons veulent étouffer au profit d’intérêts étroits en jouant sur la psychologie de plusieurs sénégalais scandalisés à tort ou à raison par les résultats de Sonatel.
Du reste, beaucoup de compatriotes mal informés et parfois même manipulés par les chasseurs de Jackpot qui rêvent d’immoler la vache pour se partager les restes,, considèrent que tout ce travail ne repose sur aucun mérite et relève plutôt de facilités dues au monopole ; à un effet d’aubaine dans les télécoms jugé secteur rentable à tous les coups.
A ceux là, il faut simplement rappeler que si monopole et télécoms rimaient fatalement avec performances, la Sonatel ne serait pas seule à faire des résultats au Sénégal et ne serait pas un des rares opérateurs des télécoms à ne pas être privatisée par sanction.
Et si la Sonatel n’existait pas ? Où si elle fonctionnait comme la Senelec, que seraient devenus les citoyens et les entreprises ? Les deux S malades en même temps seraient une catastrophe !Dans l’actuelle situation d’inondations avec des coupures de route d’éléctricité , de hausses généralisées des prix,les télécoms permettent au pays d’etre encore debout et non isolé.
C’est pour toutes ces raisons qu’il faut mesurer avec minutie, tout acte posé dans ce secteur construit par plusieurs générations de Sénégalais stoïques et fiers et bien comprendre les mécanismes vertueux qui constituent les causes de ces exploits à perpétuer.
On peut les ranger en cinq casiers : la vision, la spécificité des télécoms, la qualité des ressources humaines (RH) l’honnêteté des consommateurs.
III- Les vraies causes des exploits et des résultats
A-La vision :
le secteur des télécoms figure parmi les secteurs les plus restructurés du Sénégal : Administration, Office, Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) ; Société nationale, Société actuellement anonyme. Nous étions déjà EPIC au moment ou les PTT en France et en Angleterre étaient encore une administration avec un budget annexe raccordé au budget central.
« Il n’y a pas de cap pour celui qui ne sait pas où souffle le vent » disait Sénèque. C’est plus difficile d’avoir une vision que de construire des échangeurs au demeurant utiles. Pour les ponts, il faut des ingénieurs qualifiés qui existent à foison au Sénégal ; mais la vision exige des politiciens ferrés aux mains propres soucieux de l’éthique, et il y’en a très peu dans l’Alternance au pouvoir et cela peut entraîner un recul de civilisation.
B-La spécificité des télécoms
* Tout d’abord, il convient de préciser ici qu’il ne s’agit point de dresser une quelle conque hiérarchie entre des secteurs donnés mais plutôt de bien dégager les différences et éclairer des confusions trop souvent répétées sur la sonatel et ses résultats.
* La spécificité de la matière première, du produit, de la marchandise proposés aux consommateurs est un autre critère de différenciation - : Sonatel, Tigo et Expresso vendent la parole, l’idée, l’esprit, l’image qui sont des biens, des besoins incompressibles, incommensurables, illimités, immatériels. Bopp ak guémègne amunù kubèr guinaw xelmi » « la têt eet la bouche n’ont pas de couvercle hormis l’autocensure ».
* Les télécoms sont l’interface de plusieurs réseaux locaux qui en font le « réseau des réseaux » qui relie et traverse tous les secteurs de l’économie : les finances, l’administration, les collectivités, l’industrie, les services, l’agriculture, la pêche, l’énergie, l’eau etc. ... en y réalisant ainsi son chiffre d’affaire local en plus du réseau mondial dont il est le maillon local pour y réaliser son chiffre d’affaire externe. C’est elle l’araignée qui grâce à sa fusion avec le transistor, l’image, l’informatique etc.., tisse le monde en un village Planétaire illustré par l’occurrence de nouveaux concepts(‘globalisation ,mondialisation).Cette seule posture en termes de périmètres d’évolution fait la différence avec les autres secteurs stratégiques ou non de l’économie. A coté de l’aspect de souveraineté nationale,c’est une responsabilité mondiale qui exige des moyens de dimension mondiale pour un Sénégal durablement et qualitativement connecté à la planète. Méconnaitre cette réalité ,est suicidaire pour le pays.
L’outil en lui-même est dès l’origine un instrument de rapport qui relie au moins deux éléments et crée de la valeur au départ et à l’arrivée (appels entrants, appels sortants etc. ...)
Avec le miracle d’internet, il est devenu multilatéral, polyvalent et transversal traversant toute la société, toutes les frontières : l’ubiquité au présent. En dehors de la faculté de communiquer à l’infini, il offre des services divers, à valeurs ajoutées (Visio conférence, télésurveillance, etc. ...)
* Cette spécificité a permis au secteur de dépasser tous les autres grâce à la démocratisation de l’accès au téléphone accentué par le boom du mobile. La Sonatel a elle seule compte plus de 10 millions d’abonnés (Sénégal, Mali, les deux Guinées).
Il y a plus d’abonnements téléphoniques que de télévision, d’abonnement « électriques » ou « hydrauliques », plus d’ordinateurs. Le taux de pénétration téléphonique est supérieur au taux de scolarisation, d’alphabétisation. La marchandisation des produits de télécommunication a fait mentir toutes les lois capitalistes avec l’atteinte de sa vente à un niveau de détails que ne connaissent pas les autres secteurs équivalents. De sorte qu’avec le détail et la facilité de partage (seddo ; izi), le téléphone est passé d’un instrument de classe à un outil de masse adapté à toutes les bourses avec des tarifs compétitifs attestés par Ndongo DIAW lui-même (interview au soleil) en parlant de sous facturation de la destination Sénégal. L’APIX vend la destination Sénégal grâce entre autres appâts au niveau des tarifs de télécoms et de la qualité du réseau.GVG et L’ARTP travaillent contre l’APIX et le Sénégal.
Les professionnels du secteur, non parachutés, bien formés et bien intentionnés ne sont ni surpris, ni scandalisés par ces prouesses déjà annoncées par deux économistes chevronnés il y a de cela dix sept ans.
En effet , Robert Metcalfé créateur d’Ethernet a théorisé le boom des télécoms dans les années 90 par ce que l’on appelle désormais « la loi Metcalfé » qui démontre que l’économie est basée sur les échanges d’idées. Quand de plus en plus de personnes sont connectés entre elles pour échanger, l’économie subit un développement exponentiel. D’ou le rôle central des télécoms.
M. Jean Voge dans une série de dossiers rassemblés dans une publication commanditée par l’UIT et la Banque Mondiale sous la Direction de M. Chamoux et M. STERN parue en 1993 et portant sur la restructuration du secteur des télécoms bien avant également le GSM, reprenait une analyse de M. Lester Thurow (doyen du Sloan Institute MIT) qu’il transposait dans les Télécoms.
Ibrahima Konte
(Source : Seneweb, 15 septembre 2010)